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Bernard Farges veut réorienter l’OCM vin vers l’arrachage et la promotion
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Crise viticole
Bernard Farges veut réorienter l’OCM vin vers l’arrachage et la promotion

Présidant l’interprofession bordelaise, les vins AOC français et européens, le viticulteur bordelais remet en débat des dispositifs européens pour structurer la relance de la filière viticole touchée par la Covid-19.
Par Alexandre Abellan Le 17 juillet 2020
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Bernard Farges veut réorienter l’OCM vin vers l’arrachage et la promotion
A

ux grands maux, les grands moyens. Face à la succession des difficultés commerciales, culminant avec la pandémie de coronavirus : « soyons offensifs, mettons sur la table des sujets que nous savons utiles, mais que nous avons abordé frileusement ou timidement jusqu’à aujourd’hui » pose Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), lors de son assemblée générale ce 15 juillet. Cumulant également les mandats de présidents de la Confédération Nationale des vins et eaux de vie AOC (CNAOC) et de la Fédération Européenne des Vins d’Origine (EFOW), le viticulteur bordelais se montre particulièrement enclin à rebattre les cartes de l’Organisation Commune de Marché Vitivinicole (OCM vin).

A commencer par les outils de gestion de surproduction. Alors que le débat d’un arrachage de vignes bordelaises se débat en milliers d’hectares à retirer, « les textes européens ne le permettent pas aujourd’hui, c’est un fait et il est indispensable de le rappeler. Toutefois, nous savons que cette piste, si elle est pensée, accompagnée, organisée, peut être utile à l’ensemble de la filière, ici à Bordeaux comme ailleurs en France ou en Europe » souligne Bernard Farges. Estimant qu’une telle campagne d’arrachage « peut accompagner des entreprises vers la cessation, le recentrage ou la diversification de leur activité, pour redonner aussi de la compétitivité en relevant les rendements à l’hectare », le viticulteur estime que « le financement de cette mesure peut se trouver dans le budget OCM ».

Consacrer nos moyens à vendre, vendre, vendre

Dans l’équation de l’offre et de la demande, les aides OCM révisées par Bernard Farges doivent permettre de réduire le potentiel de production tout en relançant la commercialisation. Pour le coopérateur de l’Entre-deux-Mers, les aides européennes doivent soutenir prioritairement la commercialisation : « depuis 15 ans, nous avons investi lourdement : à la vigne avec des aides à la restructuration, et dans les chais avec des aides à l’investissement. La priorité n’est plus à ces sujets, au moins pour les deux ou trois années à venir. Aujourd’hui, nous devons collectivement faire le choix de diminuer les soutiens à ces investissements pour consacrer nos moyens à vendre, vendre, vendre. »

Bernard Farges souhaite également ouvrir les débats pour appuyer des contractualisations de long terme (sur 3, 5 ou 10 ans, avec de « vrais engagements de part et d’autre »), pour autoriser des discussions interprofessionnelles concernant les prix (« les règles de la concurrence nous l’interdisent », empêchant de « laisser les filières bâtir de vraies politiques de prix pour assurer la pérennité de leurs entreprises et de l’économie qui en découle ») et pour demander de nouveau la mixité entre bio et conventionnel au sein des exploitations (« si nous raisonnons cette mixité par îlots culturaux, nous verrons un grand nombre d’entreprises passer au bio sur une partie de leur vignoble. Nous ferons disparaître le débat stérile entre bio et conventionnel »).

Financement inchangé
Enumérant ces mesures éclectiques, Bernard Farges martèle qu’elle ne nécessitent pas de nouveaux moyens, mais de nouveaux cadres administratifs. « L’arrachage, les discussions sur les prix, la contractualisation, la mixité bio, l’orientation des fonds OCM vers plus de promotion, tous ces points ne coûtent rien de plus, mais nécessitent des évolutions réglementaires qui seront efficaces à la relance » résume Bernard Farges.

« Vous avez mis sur la table des sujets qui font régulièrement débat et ne suscitent pas d’emblée un consensus » souligne Renaud Laheurte, le directeur régional de l’agriculture et de la forêt, qui rappelle cependant la nécessité de bien avoir conscience des obstacles à lever. « Ces sujets doivent être discutés au niveau européen. Y-aura-t-il suffisamment de vignobles européens pour solliciter un dispositif d’arrachage ? Peut-on assouplir le règlement européen sur le bio sans baisser le niveau de garantie offert aux consommateurs et sans que cela ne se traduise par de la surrèglementation ? Sur la discussion des prix, le sujet est délicat : le chemin est étroit » prévient le fonctionnaire, validant l’orientation des aides OCM vers la promotion (« je pense effectivement qu’aujourd’hui le temps va être plus à la relance de la consommation et à la promotion qu’aux investissements capacitaires »).


 

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Tous les commentaires (5)
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marc Le 22 juillet 2020 à 21:45:09
Plusieurs fois j'ai échangé avec Bernard Farges sur l'évolution du vin à Bordeaux. Nous étions en désaccord, lui avec les résultats des dégustations de consommateurs que je conduisais. De mon côté, je ne comprenais pas cette obsession à vouloir conquérir les linéaires en dévalorisant la marque "Bordeaux". Nous atteignons des sommets dans l'autosuffisance avec cette déclaration "depuis 15 ans, nous avons investi lourdement : à la vigne avec des aides à la restructuration, et dans les chais avec des aides à l’investissement". Je vous laisse consulter la numéro de La Vigne N° 332 Page 23 avec ce titre, sur une technique que l'Inter-profession bordelaise a adopté sans sourciller. Certes, on valorise des millésimes ou des vendanges à problème représentant 10 à 20 % de la récolte mais l'on détruit la typicité du produit. Bernard Farges n'est pas le seul responsable, c'est toute une génération squattant les organismes de décision dont l'INAO ou France-Agrimer qui a abandonné toute ambition pour le produit. Vous imaginez vendre, vendre, vendre mais le consommateur n'est plus le même que dans les années 1960. Je n'ai aucune action dans le Bordelais heureusement. D'ailleurs, les investisseurs ne viennent plus à Bordeaux et se tournent vers la Provence notamment. Je souhaite à Bordeaux de voir émerger une nouvelle génération de responsables ayant intégré la demande des nouvelles g&nérations.
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Dominique Le 20 juillet 2020 à 12:30:54
Bernard Farges a toujours été un opposant de la bio. Un historique à ce niveau là. C'est lui-même qui allait partout racontant que "la bio ce n'est pas possible à Bordeaux". Preuve que les esprits les plus obtus peuvent évoluer, le voilà qui prend conscience que le tonneau de Bordeaux bio est à 2000 euros quand le conventionnel est à 700. Et encore, on verra où on en est après la distillation qui fixe de fait un prix plancher. A peine arrivé sur le sujet, le voilà qui veut déjà édicter de nouvelles lois. Une sorte de bio parcelle par parcelle ! Une usine à gaz garantie par le CIVB. Mais les bios n'ont jamais eu besoin de Bernard Farges pour construire un label bénéficiant de la confiance de l'amateur de vin. Ils l'ont fait en se passant des bons conseils des officiels de la "filière", qui les a traité en passagers clandestins. Alors cher Bernard, occupes toi de tes affaires et des vignerons qui cotisent maintenant au CIVB à hauteur de 6% de leur chiffre d'affaires pour alimenter une machine à perdre.
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jacques Lurton Le 20 juillet 2020 à 08:27:30
Comment réveiller un mort ?
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MG Le 18 juillet 2020 à 11:44:53
On pourrais aussi demander que les interprofessions fassent leur boulot de régulation en mentionnant des prix comme cela et permis par la loi égalim car vendre à n'importe quel prix est la mort des petites structures.
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marc Le 17 juillet 2020 à 14:57:42
À Bordeaux, il y a une constante : on ne parle plus de la typicité du produit. Les consommateurs consomment moins et mieux, mais Bordeaux s'acharne dans son concept assumé par son interprofession pour le basic "un minimum de qualité au moindre coût". Un suicide lent financé par la collectivité.
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