Bouteilles de vins
Verralia va éteindre un four et se séparer de 130 salariés

Faisant face à une baisse de la consommation française et à une concurrence internationale croissante, le verrier annule ses plans de renouvellement de son usine de Cognac et un plan de départ pour 130 employés.
A LIRE AUSSI
« Avec une croissance plus rapide des importations que du marché domestique, Verallia France fait face à une situation de surcapacité sur certains segments de marché » résume un communiqué du groupe verrier. « Afin d’adapter son organisation aux évolutions du marché français », le premier producteur européen d’emballages de verre annonce ne pas reconstruire l’un des fours dédiés aux bouteilles de vin de son usine de Cognac (qui accueille deux autres fours). Ce four arrivant en « fin de vie en fin d’année », le groupe envisage dans la foulée le départ volontaire* de 80 salariés de l’usine de Cognac et de 50 salariés sur ses six autres usines françaises (pour 2 500 employés en France).
Après quatre années d’investissements dans ses 14 fours en activité (220 millions d’euros, d’Albi à Cognac), Verallia tire les conséquences d’un vent contraire l’obligeant à réduire la voilure. « En France, le marché des vins tranquilles est en recul (baisse régulière de la consommation domestique de vin et ralentissement des exportations de bouteilles de vin) » alors qu’« en parallèle, le marché domestique verrier connait une hausse continue des importations de la part de verriers étrangers plus compétitifs opérant dans les pays limitrophes (désormais 33 %) » indique un communiqué.
En l’état, Verallia ne souhaite pas commenter d’avantage la situation, une procédure de consultation des syndicats du personnel s’ouvrant ce 22 juin. D’après les dernières publications financières du groupe, les résultats du premier trimestre 2020 restaient bons, étant peu impactés par la crise sanitaire du coronavirus. Si le groupe enregistrait de janvier à mars 2020 une hausse de 1,9 % de son chiffre d’affaires, « il est désormais inévitable que cette crise impacte significativement les résultats du prochain trimestre et de l'année 2020, notre solidité financière et notre profil résilient nous permettront d’y faire face sereinement » annonçait fin avril Michel Giannuzzi, le PDG de Verallia (précisant renoncer à sa rémunération variable 2020, soit 50 % de son salaire annuel).
A l’époque Verallia notait déjà une « baisse plus importante des ventes en France, pays dans lequel les prix et le mix des ventes sont supérieurs à la moyenne du Groupe », indiquant que sur le premier trimestre « les activités en France ont été affectées en début de trimestre par les grèves nationales liées à la réforme des retraites et par un recul de la demande des clients exportateurs vers la Chine ». Possédant 32 usines dans le monde, Verallia indique maintenir la construction de nouveaux fours en Italie (Villa Poma) et en Espagne (Azuqueca) : « leur démarrage aura lieu en fonction des besoins de marché ».
* : Avec des « mesures d’accompagnement au départ sous forme de cessation anticipée d’activité et de plan de départ volontaire » précise un communiqué.