omme ailleurs, la filière vin corse a subi de plein fouet les effets de la crise sanitaire liée au Covid-19. La centaine de caves particulières a connu de fortes baisses des ventes de vins, habituées à les écouler auprès du circuit CHR et dans les points de vente locaux. « Les touristes ne sont toujours pas autorisés à venir. Habituellement, la saison commence dès avril mais elle ne démarre pas. Les caves sont en grande difficulté, avec aucun chiffre d’affaires depuis 2 mois », déplore Eric Poli, président du Conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC). Ce dernier craint également pour l’avenir : « Nous n’avons aucune lisibilité pour la suite de la saison, qui est déjà bien entamée », poursuit-il.
Mais pas question pour autant de céder à la distillation de crise, le prix proposé étant trop faible. Les élus professionnels ont réfléchi et décidé depuis plusieurs semaines de faire jouer la solidarité entre opérateurs : « Le secteur coopératif a bien fonctionné, grâce aux marchés MDD continentaux, explique Eric Poli.


Au total, environ 85 domaines sur 120 ont ou vont leur vendre du vin, pour un volume total compris entre 15000 et 20000 hl, principalement du rosé, couleur qui correspond le plus aux besoins actuels. Concernant le prix d’achat, un montant intermédiaire entre le prix du marché et le prix payé à la distillation a été proposé : entre 170 et 180€/hl pour les AOC et 130€/hl pour les IGP. Ce prix comprend une aide versée par l’Office de développement agricole et rural de la Corse (Odarc). « Il ne s’agissait pas que la solidarité se fasse au détriment des coopératives non plus, en leur coûtant trop cher », précise Eric Poli.
Autre solution mise en place par l’interprofession pour aider les caves particulières: l'instauration d'une subvention comprise entre 40 et 60%, provenant de l’Odarc, permettant d’aider les vignerons à acheter de la cuverie. « Cela servira à rentrer la prochaine vendange qui s’annonce bonne », commente l’élu. Une trentaine d’entreprises se sont montrées intéressées.