ertains secteurs alsaciens et champenois ont connu des températures avoisinant les -2°C dans les nuits des lundi 11 et mardi 12 mai. Vignerons et techniciens reviennent néanmoins rassurés de leurs tournées d’inspection. Dans le Haut-Rhin, Olivier Sohler a pourtant eu peur lorsqu’il est monté dans sa voiture mardi matin. « Elle était couverte d’un centimètre de neige, relate le Directeur de la Fédération nationale des producteurs de crémant. Mais je n’ai rien vu d’alarmant, en partant de Sélestat jusqu'à Colmar. »
A l’Est de Strasbourg, la région de la couronne d’Or a été localement plus touchée par le gel. A 10 heures ce mercredi matin, la conseillère viticole à la Chambre d’Agriculture d’Alsace Maie-Noelle Lauer y décomptait une cinquantaine d’hectares endommagés, principalement dans des cuvettes. « Les dégâts sont très variables, allant de quelques apex grillés et feuilles enroulées, à des inflorescences complètement brunes ».


Un peu plus tôt dans la matinée, elle avait pu joindre la Cave du Roi Dagobert à Traenheim. « Certaines de leurs parcelles sont touchées à 100 %. Mais ils estiment que la perte de récolte sera insignifiante sur le volume global qu’ils vont rentrer. » Des nouvelles rassurantes. « D’autant que les rameaux comptent 2 voire 3 inflorescences. Nous n’allons pas manquer de vin. »
Au même moment, en Champagne, les techniciens n’avaient pas fini de recenser les dégâts. « Les températures négatives ont concerné de nombreux secteurs. Il nous faut inspecter un grand nombre de parcelles, cela va nous demander plusieurs jours » témoignait Brigitte Batonnet, au Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne. « Pour l’heure, sur les parcelles gelées, il semblerait que seuls les derniers étages foliaires soient touchés, pas les grappes. »
A Lagery, dans la Marne, le vigneron Benoît Féry faisait le même constat. « Certains apex ont souffert et quelques feuilles ont frisé, surtout le long des talus, mais je n’ai rien vu de dramatique. »