’organisme agricole catalan Unió de Pagesos a demandé à la ministre régionale de l’Agriculture de transmettre au niveau national l’urgence de mettre en place une vendange en vert cette année, mais aussi une distillation de crise pour tenter de gérer les excédents de la DO Cava. Pour la vendange en vert, il s’agirait d’une mesure volontaire où les viticulteurs seraient indemnisés. Quant à la distillation de crise, l’Unió demande que le prix soit suffisant pour « maintenir les prix payés aux viticulteurs pour le raisin et le vin ». Le syndicat propose que l'alcool obtenu soit utilisé à des fins sanitaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Afin d'alléger la situation du cava, l’Unió de Pagesos a déjà demandé il y a quelques semaines l'adaptation des rendements de production du vignoble et du rendement de pressurage des bodegas pour la récolte 2020, avec entre autres obligations, celle d'utiliser du moût concentré d'origine cava pour la liqueur d'expédition. Selon l’organisme, il y aurait plus de 60 millions de litres de stocks chez les opérateurs de la DO Cava, qui pourraient passer à 80 millions de litres avant la prochaine récolte en raison de la crise économique provoquée par le Covid-19, mais aussi du Brexit et des droits de douane américains. Les besoins réels seraient estimés à 45 millions de litres.
En Italie, une demande similaire de distillation a été émise par l’organisme professionnel la Coldiretti. Dans un « plan de sauvetage » présenté au gouvernement, la Confédération estime qu’une distillation volontaire permettrait de retirer au moins 3 millions d’hectolitres de vin générique du marché et que l’alcool obtenu pourrait, là aussi, être transformé en désinfectant à usage sanitaire. Le plan de la Coldiretti prévoit également des vendanges en vert sur une superficie minimum de 30 000 hectares, permettant « de réduire d'au moins 3 millions d'hectolitres supplémentaires la production de vins de qualité afin d'éviter une offre excédentaire ». Les Italiens souffrent non seulement de problèmes sur leur marché interne liés à l’arrêt du secteur CHR, et à l’export en raison de difficultés logistiques, ils s’estiment aussi victimes d’une campagne de dénigrement de leurs produits.