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Un producteur de prosecco demande une indemnisation chinoise au coronavirus
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Epidémie mondiale
Un producteur de prosecco demande une indemnisation chinoise au coronavirus

Sandro Bottega, fondateur de la maison italienne de Bottega SPA à Trévise, écrit une lettre ouverte pour demander à la Chine de dédommager l'Italie et le reste du monde pour le préjudice économique causé par le COVID-19. Sa lettre suscite une polémique en Chine.
Par Natalie Wang (Vinojoy) Le 02 avril 2020
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Un producteur de prosecco demande une indemnisation chinoise au coronavirus
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ans sa missive envoyée au journal italien La Stampa ce 28 mars, Sandro Bottega a formulé une requête détonnante, alors qu'il s'apprête à fermer son entreprise le 15 avril. Une décision qui mettra 300 de ses employés au chômage. « Nous n'aurons rien à produire, toutes les commandes seront annulées et les paiements seront reportés au-delà des délais supportables. Cinquante ans de travail, une entreprise bâtie ex-nihilo, la deuxième marque dans le monde des vins effervescents, l’un des symboles des vins italiens, 300 personnes travailleuses qui resteront chez elles, 16 millions de bouteilles produites chaque année et commercialisées dans les lieux les plus prestigieux au monde, 80 millions d'euros de chiffre d'affaires » déplore Sandro Bottega dans sa lettre. Producteur italien de bulles, Bottega propose des vins effervescents reconnaissables à leurs packagings flashy ; ses bouteilles dorées figurent en bonne place dans la quasi-totalité des magasins duty-free des aéroports internationaux.

En raison des répercussions économiques causées par le COVID-19, il demande à la Chine de payer les dommages économiques. L'Italie est le pays le plus touché d'Europe avec plus de 97 000 personnes infectées et plus de 10 000 décès, dépassant ainsi les cas enregistrés en Chine, d’où le virus s’est propagé. « Il est justifié de se demander comment le gouvernement chinois va compenser l'Italie et le monde entier au titre des dommages causés », s'insurge Sandro Bottega, invoquant les « règles d'hygiène » en Chine et le fait d’avoir réduit au silence le médecin Li Wenliang comme causes du virus et de l'absence d’alerte.

Virus chinois

Ce sentiment fait écho à un nombre croissant de voix qui s’élèvent notamment aux États-Unis et dans certaines régions d'Europe pour les plus virulentes d’entre elles, qui demandent que la Chine soit tenue pour responsable de la propagation du virus, le baptisant « virus chinois » malgré les implications raciales, et revendiquant une compensation financière. Il y a tout juste deux semaines, Patrice Rosset, fils du PDG du Champagne Deutz, a appelé au boycott des produits chinois afin de faire payer à la Chine le coût de l'épidémie, comme l'a rapporté Vino Joy News. Depuis, le Champagne Deutz s'est excusé pour ces commentaires, qui ont provoqué un tollé à travers la Chine, entraînant un boycott national à l’encontre de ce Champagne.

Rectificatifs et excuses

Contacté par e-mail, Sandro Bottega s'excuse pour le malentendu qui s’est glissé dans ses propos, expliquant que La Stampa a également publié un erratum le lendemain, dans lequel Bottega précise que son entreprise va suspendre temporairement ses activités commerciales, et qu’il n’est pas question de fermer définitivement. « J’en conviens et je m'excuse pour ce malentendu. La lettre publiée par La Stampa n'est pas la version que j'ai transmise aux autres journaux et La Stampa a également publié mon rectificatif », a-t-il déclaré à Vino Joy News.

Dans une deuxième lettre, Sandro Bottega précise que l'objectif est de demander de l'aide à la Chine, non seulement au niveau des ressources médicales mais aussi pour supprimer (ou diminuer fortement) les droits de douane sur les produits italiens, simplifier les procédures d'importation, établir des accords avec la distribution chinoise pour élargir la gamme de produits élaborés en Italie, afin qu'ils puissent trouver un débouché sur ce marché (étant donné que l'Occident est entièrement bloqué). « Mon but est de demander de l'aide à la Chine, qui s’avère très importante à un moment si particulier comme celui que nous vivons » déclare-t-il.

Une attitude passive

En fin d'après-midi, quelques médias chinois spécialisés dans le vin ont repris les informations selon lesquelles des commentaires combatifs teintés de sentiments nationalistes vont très probablement provoquer un nouvel embrasement de la situation. Certes, les dissimulations et premières fautes commises par la Chine ont fait perdre du temps précieux, mais certains attribuent à l'apathie de l'Europe et des États-Unis, leur réaction retardée face à l'épidémie de coronavirus en Chine. Dans un éditorial paru dans le New York Times et signé par Ian Johnson, écrivain basé à Pékin, celui-ci affirme que pendant que la Chine était bloquée par l'épidémie de janvier à février, l'attitude de l'Occident est restée « largement réactive - voire carrément passive ».

Emily Rauhala, correspondante du Washington Post, a écrit sur son compte Twitter : « L'une des leçons les plus douloureuses de cette crise est la mesure dans laquelle l'Amérique ne peut ou ne veut pas s'identifier à la douleur chinoise. Toutes les horreurs qui se produisent ici se sont d'abord produites à Wuhan. Nous les avons couvertes. Peu de gens s'en sont souciées ». En revanche, les pays d'Asie, dont la Corée du Sud, Singapour et le Japon, ont pris des mesures proactives dès le début et ont réussi à ralentir la propagation du virus, tout en étant aux portes de la Chine.

Une autre approche

En Italie, parmi les milliers de sociétés vinicoles, la plus grande cave biodynamique du pays, Avignonesi, adopte un ton qui tranche avec celui de Bottega et appelle à la solidarité.

« N'oublions pas qu'en cas d'épidémie, nous avons avant tout une responsabilité envers les autres. La tolérance zéro est une obligation morale... Nous ne pouvons la faire reculer qu'en faisant preuve de conscience sociale et de solidarité », a écrit la propriétaire Virginie Saverys le 15 mars à son personnel dans un post sur Facebook.

La cave a également fermé son centre touristique et mis certains de ses employés en chômage technique pendant l'épidémie.

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