ous les experts et scientifiques s’accordent à démontrer que dans certaines régions, et notamment en Occitanie, la disponibilité en eau ne cesse de diminuer. « En parallèle de ce phénomène, en Occitanie, 15% du vignoble est irrigué et la demande progresse de 1 800 hectares par an. L’accès à l’eau sera donc bientôt limité. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver rapidement des alternatives » souligne Laurent Torregrosa, professeur de biologie et de génétique à Montpellier SupAgro
Parmi les solutions étudiées, l’hybridation semble être une technique d’avenir. « Une très grande diversité de variété génétique existe chez la vigne, mais la viticulture s’est concentrée sur l’espèce Vitis Vinifera pour sa qualité et ses rendements. Seulement 10 variétés sont à la base de 80% des espèces disponible. Aujourd’hui, il apparaît donc nécessaire d’élargir l’encépagement en ayant recours à l’hybridation » précise le professeur.
A termes, il s’agit de combiner des variétés plus tolérantes aux maladies, pour diminuer les intrants, avec des variétés capables de s’adapter à la sécheresse. « C’est inédit. Ce croisement de recherche n’existait pas il y a vingt ans car le facteur d’adaptation au climat n’était tout simplement pas pris en compte par les scientifiques. Les variétés disponibles aujourd’hui sur le marché n’ont donc pas été sélectionnées pour leur capacité d’adaptation au stress hydrique » remarque Laurent Torregrosa.
Les recherches concernent également la génétique d’association afin « d’identifier des régions génétiques, des chromosomes et peut être même des gênes qui sont à l’origine des adaptations de la vigne face à la sécheresse. En effet, à partir du moment où les gênes concernés sont connus, il est possible de les rechercher chez les variétés existantes et de s’en servir comme outil de sélection précoce » assure le professeur.
Plusieurs dispositifs de recherches sont également déployés depuis deux ans. Parmi eux, le programme ANR G2WAS, s’appuie sur la parcelle expérimentale de 279 cépages, inaugurée le 12 mars dernier. « Il s’agit, à l’aide d’outils de phénotypage précis, de confronter ce panel aux effets de stress hydrique pour étudier finement les mécanismes physiologiques et moléculaires d'adaptation à la sècheresse de la variété Vitis vinifera ».
L’unité expérimentale de Pech Rouge mène conjointement un programme à vocation appliquée, baptisé Resist’eau. « Il s’agit d’analyser et de décrire le comportement, face au stress hydrique, de variétés qui sont aujourd’hui en déploiement sur le site, afin de de compléter et d’enrichir nos connaissances et données agronomiques » conclut Laurent Torregrosa.