L’énergie est un sujet fondamental en viticulture, d’abord en terme d’enjeu climatique. Chaque degré d’élévation des températures entraîne irrémédiablement une avancée des dates des vendanges. Or, cette anticipation des récoltes en plein été engendre à son tour d’avoir recours aux techniques de réfrigération plus précocement et surtout plus longtemps. A cela s’ajoute la dérégulation du prix de l’énergie ainsi que les objectifs de 2050 de réduction de 26% à 45% de la consommation énergétique du secteur agricole mais également les coûts de production. Autant d’arguments et de motivations qui ont conduit à l’organisation de cette matinée, en collaboration avec Coop de France Occitanie et Albatros Ingénierie Services», explique Linda Filone, responsable RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au sein de l’Interprofession des Vins Pays d’Oc IGP.
Gérard Gazeau d’Inter-Réseau Agriculture Energie et Environnement et de la Chambre d’Agriculture du Vaucluse, ont présenté l’outil d’auto-diagnostic « Jediagnostiquemaferme.com ». « Spécifiquement développé pour l’exploitation agricole, il permet à l’exploitant de visualiser ses consommations et émissions de gaz à effet de serre. L’outil offre aussi la possibilité de se comparer aux performances de 700 structures viti-vinicoles » souligne la responsable RSE, pour qui il est indispensable que « chacun, à son niveau, puisse se diagnostiquer afin de profiter d’indicateurs de référence pour se comparer et identifier ses pistes de progrès ».
La journée a permis également de délivrer précieux conseils et recommandations pour renforcer ou initier un plan d’action Energie. Et les solutions sont nombreuses. « Certaines entreprises viticoles ont notamment remplacé le groupe froid qui assurait le maintien des températures des cuves et la thermovinification. Résultat : une baisse des consommations énergétiques de l'ordre de 40%, selon la taille des projets. D’autres, sont encouragées à repenser le cycle de traitement du vin qui nécessite du chaud ou du froid. L’entreprise Cameo Energy propose à ce titre aux exploitants de récupérer la chaleur perdue, et de la réutiliser pour servir d'eau chaude sanitaire ou de chauffage pour les bureaux » remarque Linda Filone.
Diverses techniques existent, notamment la variation électronique sur de gros moteurs, le remplacement des luminaires par des LED ou encore l'isolation des cuves… « Dans tous les cas, l'enjeu est de guider les viticulteurs vers les bons choix parmi les solutions les mieux adaptées à leurs process de fabrication » affirme la responsable RSE.
L’autre enjeu de la filière est « d'identifier, en amont du projet, les économies d'énergie qui permettront de libérer de la trésorerie pour améliorer d'autres aspect du processus de production » souligne Linda Filone.
C’est pourquoi, l’objectif de cette matinée de travail était également trouver les solutions financières associées aux projets d’investissements. « Parmi les ressources financières qui existent, les entreprises porteuses de projets d'optimisation énergétique ont ainsi la possibilité d’établir un certificat d’économie d’énergie » assure Linda Filone. L’entreprise Cameo Energy s'assure alors de leur financement. « Cameo Energy se charge, en amont, d'identifier les caractéristiques techniques sur place qui peuvent être optimisées, de sorte à pouvoir faire bénéficier le viticulteur ou la coopérative de primes à l'investissement, types certificat d'économie d'énergie, qui peuvent financer la quasi-totalité de la somme investie » souligne Linda Filone.