our réduire les consommations en eau et électricité au chai, les solutions technologiques ne manquent pas : matériaux isolants d'origine naturelle, sous-compteurs, panneaux photovoltaïques plus efficients et emmagasinant de la chaleur, traitement des effluents, système de récupération du CO2 des fermentations, utilisation de matériaux biosourcés? Mais encore faut-il en avoir connaissance, tel était le but de la conférence sur la construction de chais durables, organisée par le cluster Innovin ce 4 février au château Smith-Haut-Lafite.
« En viticulture, l'enjeu est d'intégrer les technologies existantes. En la matière, c'est une filière qui est plus consommatrice que créatrice » résume Manon Garcia, la chargée de communication du cluster Innovin. Pour elle, « Il faut sensibiliser aux enjeux des bâtiments durables, pour que les solutions de réduction des consommations au chai soient intégrées dès l'origine aux réflexions de construction (ou rénovation). Et s'il y a un coût supplémentaire au départ, il y a non seulement des économies réalisées sur plusieurs années, mais aussi des impacts indirects bénéfiques (notamment en communication). »
Mais au-delà des investissements technologiques dans du nouveau matériel, des adaptations plus rudimentaires peuvent être prises au moment de la conception : comme enterrer le chai, aménager des ouvertures pour laisser pénétrer la lumière extérieure? « Il faut trouver un juste milieu entre des chais datant du Moyen-Âge et ceux ultra high-tech. Au final, un chai bien conçu doit non seulement permettre d'être plus efficace au niveau énergétique, mais de faire gagner du temps de travail » conclut Manon Garcia.
D’après les premiers résultats d’une étude réalisée pendant deux ans sur 34 domaines par les chambres d’agriculture de l’Aquitaine, les quantités moyennes d’eau utilisées pour produire un litre de vin s’élèvent à 1,9 litre (variant selon la taille de l’exploitation, la part de vins rouges…). Ce qui est supérieur à la valeur habituellement annoncée d’un litre d’eau pour un litre de vin. En terme d’énergie, il faut en moyenne 45 kilowatts heure par hectolitre (avec un effet de la présence de bureaux sur l’exploitation : chauffage, éclairage…).