’est un pas de plus vers le raisonnement des traitements insecticides visant la cicadelle vectrice de la flavescence dorée. Lors de la journée technique « les capteurs du sol à la vendange » organisée par l’UMT Seven à Bordeaux Sciences Agro ce 26 février, le BNIC annonce un taux de reconnaissance de l’insecte par un piège connecté supérieur à 90 %. La filière expérimente depuis 3 ans le piège connecté EGleek - un piège chromatique qui analyse le nombre d'insectes piégés et émet des alertes lorsqu'un vol d'insectes est détecté ou lorsque la feuille gluante est saturée - de la société Advansee. « Le but est de réaliser un comptage automatisé des insectes piégés et de différencier les cicadelles de la flavescence dorée des autres insectes, décrit Laetitia Sicaud, animatrice au BNIC du groupe technique régional flavescence dorée ». Il a fallu pour cela développer un algorithme de reconnaissance, en 2018, et passer par deux phases d’expérimentation terrain. Un déploiement de 18 pièges avec mesures et comptages, d’abord, et aussi un essai de différence d’attractivité du piège sur 12 sites. Résultat : l’algorithme de reconnaissance est validé en 2019 et dans le même temps on ne détecte pas de différence d’attractivité du piège. Tous les voyants sont au vert pour automatiser les relevés !
Tous ? Pas exactement. Le BNIC attend maintenant une validation du système par le Service régional de l’alimentation (SRAL). Ensuite, la filière a identifié quelques points faibles. Parmi eux, la présence de buée sur l’objectif le matin s’il y a de l’humidité. Cela peut poser un problème pour la première photo. Il y a aussi un manque d’autonomie sur une longue période, surtout si le réseau GSM est mauvais. Il faut en outre un rechargement sur secteur la nuit, et il faut une bonne couverture cellulaire, cela « alors qu’il y a pas mal de zones blanches en Cognac », déplore Laeticia Sicaud. Elle note enfin un encombrement dans la rangée. En effet, la caméra dépasse un peu, ce qui peut poser un problème au rognage, par exemple, « il y a eu une expérience malheureuse en 2018 » se souvient-elle. Mais le BNIC identifie aussi de nombreux points positifs : la bonne qualité de l’image, les réglages du nombre de photos par jour et des heures de prises de vues, la visualisation des photos sur serveur sans déplacement terrain, la résistance aux intempéries et aux traitements, les alertes SMS et mail, le mode hivernage avec abonnement moins cher et la communication avec le piège via le Wifi. Les 62 000 ha de la région en traitement obligatoire n’ont qu’à bien se tenir !