n 2018, le vignoble mondial a produit 26,4 millions d’hectolitres de vin d’après la dernière étude de l’Observatoire Mondial du Rosé (Conseil Interprofessionnel du Vin de Provence et FranceAgriMer), dévoilée ce 11 février sur le salon Wine Paris (voir infographies ci-dessous). En hausse de 31 % après une récolte 2017 historiquement faible, la production de rosé atteint des niveaux sans précédent. Avec un retour à la normale en France (7,5 millions hl, +36 %) et des records en Espagne et aux Etats-Unis (5 et 4,6 millions hl).
Si l’Italie voit sa récolte de vin rosé augmenter de 5 % (à 2,4 millions hl), « la production italienne de vins rosé décroit depuis 2010, avec une sortie des marchés entrée de gamme. Ces volumes italiens sont notamment affectés vers une production plus qualitative » souligne Brice Amato, le responsable du service d’analyses de marché du Conseil Interprofessionnel du Vin de Provence (CIVP). Alors que la part des rosés dans la production nationale est en croissance dans tous les principaux pays producteurs (22 % en France et aux Etats-Unis, 11 % en Espagne…), elle diminue fortement en Italie (tombant à 5 %).


« Le retrait marqué de la production en volume de l’Italie a été compensé par plusieurs pays dont la production a fortement augmenté : Chili, Afrique du Sud et plusieurs pays d’Europe centrale et de l’Est (Roumanie notamment), ce sont des pays à suivre » indique Brice Amato. L’expert souligne ainsi la forte orientation vers les vins rosés de l’Afrique du Sud, qui a vu le poids de sa production nationale de rosé passer de 3 à 13 % en 15 ans.
Stratégiquement, la réduction des volumes de rosés italiens correspond à un repositionnement de prix. Si la France est le principal exportateur de vins rosés hauts de gamme (avec un prix moyen de 4,6 €/l et une faible part de vins en vrac), l’Italie s’est premiumisé (comme l’Allemagne, voir infographies).