es négociants ne se battent pas pour le côtes-du-rhône rosé. « Il n’y a pas vraiment de marché pour cette production, confirme Jean-Marc Pradinas, directeur de la cave des vignerons réunis à Sainte-Cécile les Vignes (84). Nous nous contentons de vinifier ce que nous pouvons vendre. » En 2019, l’entreprise a élaboré 3 000 hectolitres de rosé, soit 4 % de la production totale. Ces volumes ont été échangés entre 155 et 160 €/hl, soit 5 € de moins que l’an passé.
Même son de cloche à la coopérative La Suzienne à Suze-la-Rousse (26) qui en a produit seulement 2 000 hl en 2019, soit 3 % des volumes totaux. Une tendance générale puisqu’avec 112 500 hl la récolte 2019 de côtes-du-rhône rosé est en retrait de 18 % par rapport à 2018. « Les négociants sont attentistes car ceux qui ont développé le côtes-du-rhône rosé, le destinait aux USA, explique un courtier vauclusien. La taxe « Trump » a mis un coup de frein à ce débouché. » Ce professionnel pointe aussi du doigt le positionnement des côtes-du-rhône rosés : « À 155 €/hl de prix moyen à date, ils sont plus chers que les IGP Oc et Méditerranée, mais pas assez rémunérateurs pour la production. »
Alain Bayonne, directeur de la Suzienne, reconnaît qu’au cours actuel, les entreprises n’ont pas les moyens d’investir dans des équipements permettant de vinifier des rosés attendus par le marché. Résultat, les acheteurs préfèrent se tourner vers les IGP bien plus abordables ou vers les Luberon, Costières-de-Nîmes et Ventoux rosés qui maîtrisent bien le process.