e marché du corbières rouge reste ankylosé. « C’est à pleurer, confie Stéphanie Dupressoir, directrice de la cave coopérative de l’Avenir à Montbrun des Corbières. Les retiraisons se font au compte-goutte. J’ai un client qui est venu retirer le 26 décembre, alors que c’était le calme plat depuis 4 mois. Je serais même venue le 25 décembre, s’il l’avait demandé ! »
Le courtier Louis Servat confirme : « La situation est compliquée. Nous avons constaté un déclin net et brutal de la demande. Les prix, en hausse constante depuis 5 ans, sont sans doute montés un peu haut. Le corbières d’entrée de gamme soufre de la concurrence de l’IGP Oc, qui offre une alternative qualitative à des prix moindres (90 €/hl). Le prix des lots d’entrée de gamme commence à décrocher ».
Aux Celliers d’Orphée à Ornaisons, le directeur Cédric Bruel est plus nuancé : « Le marché n’est pas très vif, mais c’est encore un peu tôt. Il démarre généralement en janvier. Je n’ai pas de mal à vendre mes hauts de gamme. C’est le corbières générique qui pose problème. »
Sur les quatre premiers mois de la campagne, les volumes échangés sont en recul de près de 20 % par rapport à la campagne précédente et de 58 % par rapport à 2017-2018. Les prix, qui avaient continué à progresser l’an dernier (140 €/hl), s’effritent à 132 €/hl.
« Le corbières générique qui s’échangeait entre 120 et 130 €/hl l’an dernier, se négocie aujourd’hui entre 115 et 120 €/hl. Et nos stocks se sont alourdis : ils étaient de 10 mois en juin 2018. Aujourd’hui, ils s’élèvent à 14 mois. Ce n’est pas dramatique pour une AOP, mais il ne faudrait pas dépasser ce volume », indique Daniel Sendrous, le président de l’ODG Corbières.
Le syndicat a incité les producteurs à ne déclarer pour le millésime 2019 que les volumes pour lesquels ils ont des marchés. La récolte devrait donc être ramenée à 350 000 hl contre 380 000 hl l’an dernier. « Fin décembre et début janvier, on sent un frémissement. Nous avons signé quelques contrats avec des retiraisons rapides », témoigne Daniel Sendrous, par ailleurs président de la cave de Lézignan Corbières. Premier signe d’une reprise ?