ans publier de chiffres précis pour l’heure, Vinpro affirme que la récolte 2020 devrait être supérieure ou égale à celle de 2019. Rappelons que cette année, l’Afrique du Sud a récolté 9,7 millions d’hectolitres de vins, un niveau semblable à celui de 2018 (9,5 Mhl) mais bien moins que les volumes habituellement récoltés avant la survenue de la sécheresse (11,5 Mhl et 11,2 Mhl en 2014 et 2015 par exemple). Les indicateurs sont globalement positifs pour 2020 : le niveau d’eau dans les barrages du Cap-Occidental est nettement remonté, passant de 37% en septembre 2017 à 82% à la même époque de cette année ; les conditions météorologiques au printemps ont été clémentes, favorisant un débourrement homogène et précoce ; et la floraison et la nouaison donnent l’espoir de volumes, sinon équivalents à la moyenne quinquennale, potentiellement supérieurs à ceux de 2019.
Néanmoins, à 60 ou 100 jours des vendanges, selon les zones et les cépages, il est encore trop tôt pour avoir des certitudes, comme l’a rappelé Conrad Schutte, le responsable conseil auprès de Vinpro. « Pendant cette période, les conditions environnementales et pratiques culturales auront un effet important sur la qualité et quantité de la récolte ». D’ores et déjà, des gelées dans certaines zones, notamment au Cap-Nord, des problèmes de maladie et un déficit d’eau qui perdure dans des régions comme le Klein Karoo, vont limiter le potentiel de production. Une situation confirmée par Pieter Cronje, responsable marketing d’UniWines, qui produit 500 000 hectolitres de vins en moyenne dans la Breede Valley. « La production de 2019 était en légère baisse mais ce niveau représentera désormais la nouvelle norme pendant quelques années ». La sécheresse aura sérieusement mis à mal la filière vitivinicole sud-africaine, l’obligeant à repenser sa stratégie de développement. « Le secteur continue de régresser en termes de superficies et de nombre de producteurs, et cette tendance va se poursuivre avant que l’Afrique du Sud ne renoue avec la croissance », prédit-il.