epuis l’accession de cette zone viticole du nord-ouest de l’Espagne au statut de DO en 1982, sa superficie a été multipliée par 3,5 pour atteindre aujourd’hui 23 371 hectares. Mais depuis quelques années, l’albillo mayor a vu ses superficies diminuer comme peau de chagrin pour ne représenter que 390 hectares en 2018. Utilisé comme variété complémentaire à très faible pourcentage dans les assemblages de rouges et de rosés, ce cépage autochtone dont la culture remonte au Moyen Age s’est finalement fait éclipser par ces derniers. L’intérêt aujourd’hui suscité par les cépages indigènes, non seulement en matière de biodiversité mais aussi comme outil de diversification de l’offre, a encouragé le conseil régulateur de la DO à modifier son cahier des charges pour autoriser la production de vins blancs. Jusqu’à présent, la trentaine de caves qui travaillaient avec cette variété la commercialisaient sous la dénomination « Vino de la Tierra de Castilla », ou encore comme vin de table générique. D’après le nouveau règlement, l’albillo mayor doit représenter au moins 75% de l’assemblage en blanc.
L’albillo mayor se caractérise par ses vins aromatiques aux arômes de fruits à pépin et à noyau (pomme et pèche), à l’acidité moyenne et à la robe très pâle. Ce nouveau complément de gamme aura fort à faire pour rivaliser avec des blancs espagnols à la réputation bien assise, comme la Rioja ou Rueda, mais il permet à une DO bien connue pour ses rouges et rosés de s’ouvrir vers un public plus large, toutes proportions gardées. Cette année, 600 000 kilos de raisins albillo mayor ont été vendangés sur un total de 96 millions. Environ 80% des raisins, toutes couleurs confondues, ont été vendangés à la main pour être soigneusement triés. Les volumes s’inscrivent globalement en baisse sensible par rapport à 2018, année où la récolte s’est imposée comme la deuxième la plus abondante de l’histoire de la DO (125 millions de kilos). Enfin, le conseil régulateur a inauguré cette année un nouveau système de gestion basé sur l’audit et l’autocontrôle. La totalité de la récolte, chez les viticulteurs comme dans les bodegas, a été gérée en ligne grâce à une application web qui répond à la norme ISO/IEC 17065.