a belle église de Barsac était comble en ce 18 octobre, pour rendre un dernier hommage au Comte Xavier de Pontac, qui a joué un rôle d’ambassadeur infatigable pour les grands liquoreux de Bordeaux entre 1990 et 2010. Non content d’avoir fait renaître le deuxième grand cru classé familial de Barsac Château de Myrat, il avait été élu à la présidence de Barsac et à celle des Crus classés de Sauternes & Barsac.
On parle souvent de renaissance lorsqu’un domaine change de mains ou que ses dirigeants changent de politique. Le cas de Myrat est particulier puisque le cru, bien que classé 2è en 1855, avait bel et bien disparu. Les vignes avaient été arrachées lorsque la mode des moelleux et des liquoreux était au plus bas. Et c’est in extrémis, lorsque les droits de plantation allaient arriver à échéance, que Xavier et Jacques de Pontac se sont décidé à replanter les 22 hectares de Barsac, tout autour du château, dont même le jardin était classé en appellation (mais jamais planté, pour préserver l’agrément). Les grands millésimes des années 83 et 86, avant la trilogie 88, 89, 90 étaient encourageantes. La suite fut plus difficile climatiquement, mais à partir de 1995, la chance a souri et la belle étiquette de Château de Myrat, si joliment désuète, a été de nouveau recherchée.
Xavier de Pontac était venu de Paris pour faire renaître le domaine. Il avait un regard différent et un jugement sûr. Il a oeuvré à la communication des crus classé de Sauternes et Barsac autant qu’à la qualité du vin de son domaine. « Myrat est devenu un vin qui compte, un des plus typés Barsac à l’heure actuelle » résume Bérénice Lurton, voisine de Barsac au Château Climens.