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Le robot Bakus fait la démonstration des attentes du vignoble
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Désherbage mécanique, pulvé confinée…
Le robot Bakus fait la démonstration des attentes du vignoble

Sortant de Champagne pour s’essayer aux vignobles de Bordeaux et de Bourgogne, la start-up Vitibot suscite l’intérêt autant que les questions pratiques des vignerons faisant face aux problématiques de l'environnement et de la main d'œuvre.
Par Alexandre Abellan Le 06 août 2019
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Le robot Bakus fait la démonstration des attentes du vignoble
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assant par Chablis, Meursault, Saint-Émilion et Pauillac, la tournée d’été de la société champenoise VitiBot a permis de présenter son robot Bakus et son désherbage mécanique à plusieurs centaines de vignerons. Une trentaine d’exploitants et techniciens ont ainsi affronté la pluie ce premier août pour suivre la démonstration organisée au château Laroze (27,5 hectares en AOC Saint- Émilion).

Vignes larges

D’emblée s’est exprimée une curiosité bienveillante, teintée de préoccupations pratiques. Si la qualité du passage des interceps électriques a été peu commentée par les viticulteurs (la parcelle ayant été décavaillonnée début juillet, elle était globalement propre, avec l’apparition ponctuelle de touffes de liseron), les spectateurs ont surtout été interpelés par le petit gabarit du modèle de démonstration par rapport aux vignes hautes bordelaises (le Bakus présenté culminait à 1,4 mètre de hauteur, tirant parti d’une parcelle de cabernet atypique, à 1,3 mètre de hauteur de végétation, pour des écartements d’un mètre).

Changer ses habitudes

Une trentaine de modèles de série seront disponibles en 2020 sur trois tailles : 1,6 mètre, 1 ,9 m et 2,2 m de haut a précisé Vincent Denisart, le directeur commercial de Vitibot (qui doit les dévoiler lors du prochain Sitevi, à Montpellier). Si certains techniciens notent que les piquets bordelais montent souvent à 1,65 mètre, Vincent Denisart note qu’au terme de sa tournée en Bourgogne et à Bordeaux, « aucune personne n’est totalement opposée à l’automisation du désherbage. La solution est viable techniquement. Le robot n’est plus un prototype, c’est un outil de travail qui peut s’intégrer dans l’exploitation. L’enjeu est de lui faire sa place, de changer ses habitudes. »

Main d’œuvre

La place des robots viticoles semble toute trouvée alors que le manque de main d’œuvre inquiète parmi les vignerons. « Nous sommes tous ici aujourd’hui parce que le problème de la main d’œuvre pèse sur les travaux viticoles. Il y a de moins en moins de personnel » note Arnaud Delaherche, le responsable recherche et développement des vignobles Bernard Magrez. Soulignant que le problème de l’autonomie des matériels électriques est désormais résolu, l’expert voit en la robotique une alternative crédible qui ne pèsera pas sur les masses salariales, nécessitant toujours un encadrement de terrain et un appui technique.

Travailler toute l’année

Intéressés par de nouvelles techniques automatisées d’entretien des sols, les vignerons seront véritablement passionnés par la possibilité de robotiser la pulvérisation des pesticides. Affirmée par Vitibot, la perspective a courte terme d’un « pulvé révolutionnaire avec un système confiné de panneaux récupérateurs » a enflammé plus d’un œil de technicien. Devant être présenté au prochain salon Viteff, cette pulvé automatisée doit permettre à Bakus de « travailler toute l’année, comme un enjambeur classique : travail du sol, pulvérisation, rognage, broyage… » énumère Vincent Denisart. Ce robot pulvé présente un « grand intérêt pour les parcelles à risques (écoles et maisons de retraite). Aujourd’hui Bakus est capable du même travail qu’un tracteur, et il peut répondre en plus à certaines problématiques » confirme Benjamin Banton, le co-gérant de la société de prestations Banton et Lauret (partenaire de Vitibot). Qui note cependant que tout l’enjeu concerne le débit de chantier : le pulvé embarqué par Bakus étant monorang.

200 000 €

Mais même avec la perspective de fonctionnalités supplémentaires, l’enjeu premier d’un tel robot et son prix de vente. Résolument haut de gamme, le modèle à quatre roues directionnelles et motrices adapté aux terrains accidentés (jusqu’à 40 % de pente et 12 % de devers) et à longue capacité (12 à 14 heures d’autonomie, avec une recharge rapide en deux heures) va être commercialisé 200 000 euros HT. « Son coût revient finalement au même que celui d’un tracteur classique, par un moindre coût de carburant, un moindre entretien, une durée de travail plus longue… On s’y retrouve » souligne Cédric Bache, le fondateur de Vitibot.

Tassement

Le créateur de Bakus balaie littéralement du pied les craintes de vignerons sur les risques de tassement du sol par le poids de son robot (2,5 tonnes) : « les masses sont équilibrées sur quatre roues. Contrairement aux tracteurs qui pèsent à l’arrière. Bakus cause moins d’impact de tassement. » Quant à la question du recyclage des batteries électriques, Cédric Bache estime qu’au bout de sept ans d’utilisation, les piles de Bakus présenteront encore une capacité de 70 %. Si cette autonomie ne convient plus au propriétaire du robot, les batteries pourront être réutilisées par un autre domaine : « cela donne le temps de trouver un moyen de recycler la batterie avant de l’envoyer au rebut » estime l’entrepreneur. Soulignant que Bakus demande « peu d’entretien, avec peu de pièces mobiles et peu d’usure ».

Sécurité

Quant à la remarque d’une vigneronne s’inquiétant du peu de bruit du robot, pouvant causer un enjeu de sécurité, Vincent Denisart répond que « la machine est toujours sous contrôle. Elle s’arrête immédiatement quand elle détecte un obstacle, sans plus avancer. Elle peut être débloquée soit avec l’intervention d’un opérateur présent à proximité, soit par un technicien à distance de Vitibot. » Ce dernier service étant en développement, les vignerons sont déjà curieux de le voir prochainement en démonstration.

 

« A court terme je n’envisage pas d’acheter un robot pour mes vignes, mais cela va dans le sens du respect de l’environnement » estime Guy Meslin, le propriétaire du château Laroze et de trois robots tondeuses pour ses 10 000 m² de parc.

 

 

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