a rumeur enfle, et prend de la consistance. D’après des sources concordantes, l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB) fait face à d’importantes difficultés financières. Basée en Île de France, l’association serait en cessation de paiement et en procédure de dépôt de bilan auprès du Tribunal de Commerce de Paris. Contacté, l’ITAB n’a pas souhaité commenter, mais son président, l’éleveur Xavier Niaux, prépare un communiqué sur le sujet. Quant aux salariés, consigne leur a été donné de ne pas répondre aux sollicitations de la presse sur le sujet (et notamment sur la rumeur de salaires non réglés en mai).
Mais les langues se délient dans la filière agricole, évoquant une gestion insuffisante de la trésorerie. "Ça ne semble pas insurmontable, un redressement judiciaire est une manière classique de clarifier les choses. Avec un administrateur qui remettra d'aplomb l'institut pour poursuivre ses recherches" glisse un connaisseur de la filière bio nationale. Ces difficultés financières peuvent sembler paradoxales face au développement continu de la filière bio française, mais elles témoignent des enjeux de positionnement de l'ITAB face aux autres instituts de recherche agricole (vif débat de gouvernance, ayant débouché sur un conflit fin 2017, avec le départ du conseil d'administration de l'ITAB des membres de l’Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture).
Doublement qualifiée d’Institut Technique Agricole par le Ministère de l’Agriculture et de d’Institut Technique Agro-Industriel, l’association a été créée en 1982. Elle coordonne chaque année une cinquantaine de projets de recherche sur l’agriculture biologique dans les filières des semences, grandes cultures, élevage, arboriculture, maraîchage et viticulture. En 2018, l’ITAB bénéficiait d’un budget de 1,98 millions d’euros, employait 26 salariés sur 6 antennes régionales (Île de France, Pays de La Loire, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, et PACA).