ésormais reconnue par l'Etat, la formation de responsable technique de la pépinière viticole des Maisons Familiales Rurales de Richemont (à Cherves Richemont, Charente) bénéficie du niveau III au Registre National de la Certification Professionnelle (ministère du Travail). Lancé en 2013 au sein de l’institut supérieur de formation par alternance Richemont, ce cursus pourra réaliser des examens dès sa prochaine promotion (rentrant en novembre 2019), donnant accès à un diplôme de grade équivalent à celui d’un Brevet Technique Supérieur (BTS).
S’inscrivant en poursuite d’études (titulaires d’un bac pro ou BTS viti-oeno) ou en formation continue (nouveaux installés, reconversion professionnelle…), ce cursus propose 215 heures de cours sur six modules pour les pépiniéristes et leurs collaborateurs. Cette formation se veut aussi bien technico-commerciale (de la multiplication des bois au greffage, en passant par l’ampélographie et l’évolution du marché) que managériale (gestion de l’entreprise et du personnel, ainsi que les volets réglementaires et administratifs). Proposée dans le vignoble de Cognac, cette formation est également déclinée par Richemont au CFPPA de Carpentras, dans le Vaucluse.
Après plus d'une quarantaine d’année sans formation française aux métiers de la pépinière viticole (la dernière promotion remontant au début des années 1970 à Beaune), cette reconnaissance est une victoire pour Richemont et la filière des pépiniéristes. "Les formations viticoles n'ont qu'une très faible partie de leur programme destinée à la pépinière. Très peu de formations continues sont spécifiques à la pépinière viticole, et ce malgré un métier qui nécessite de solides bases techniques" note Sébastien Julliard, le directeur du Conservatoire Viticole Charentais, qui souligne l'érosion du métier : de 4 000 inscrits en 1980 à 979 en 2015 (selon le contrôle FranceAgriMer).
Ayant formé une soixantaine de professionnels ces six dernières années, le cursus a été développé en partenariat avec le Syndicat des Pépiniéristes de la Région du Cognac et la Fédération Française de la Pépinière Viticole. Dont le président, David Amblevert, salue "l'apport de cette formation à la professionnalisation de la pépinière française. Il y avait une carence depuis deux générations, moi-même je n'ai pas été formé au métier. Sans l'implication de Sébastien Julliard, le directeur de Richemont, nous n'en serions pas là."