Recherche

Chrysopes, des auxiliaires qui aiment les haies

es chrysopes sont des insectes bien utiles. Leurs larves se nourrissent de pucerons, de chenilles de vers de la grappe, de larves de cochenilles et de drosophiles. Un régime très varié. Pour savoir dans quelle proportion elles sont présentes dans le vignoble, l’Inra de Bordeaux a suivi dix parcelles de blancs (sauvignon ou sémillon), dans le Sauternais, en 2018. D’après les résultats publiés dans le magazine Phytoma n° 720 de janvier 2019, les chercheurs y ont recensé neuf espèces de ces demoiselles aux yeux d’or, comme on a coutume de les appeler. Chrysoperla lucasina était la plus abondante (40 % des effectifs totaux). Les populations sont restées faibles de mai à juin puis elles ont augmenté nettement à partir de début juillet.

Des sites d'hibernation potentiels

Plus les parcelles sont bordées de haies, de forêts, de prairies permanentes ou de jachères, plus les chrysopes sont abondantes. Les chercheurs attribuent ce lien au fait que ces habitats semi-naturels sont des sites d’hivernation potentiels pour ces insectes et qu’ils peuvent fournir du pollen et du nectar aux adultes.

Les chrysopes peuvent-elles jouer un rôle dans la régulation des populations de cicadelles ? L’Inra le suppose pour les populations estivales. Il observe en effet que les premières cicadelles émergent dès la mi-mai alors que les chrysopes n’apparaissent que fin juin. Impossible donc pour elles de contrôler la première génération de cicadelles. En revanche, elles sont d’attaque pour contrôler les populations estivales. Le potentiel de contrôle augmente avec la présence de haies ou de zones boisées jouxtant les vignes. Les chercheurs poursuivent leurs travaux pour voir quel rôle jouent les chrysopes dans la régulation des vers de la grappe.