ien qu'il soit d'origine naturelle, le Pyrévert est réputé très peu sélectif de la faune auxiliaire. Pour préciser son impact sur cette faune, SudVinBio, l'association interprofessionnelle des vins bio du Languedoc-Rousillon a réalisé deux essais en 2017 l'un dans une parcelle de cabernet franc, dans l'Hérault, et l'autre sur du pinot noir, dans l'Aude. Dans ces deux parcelles, les expérimentateurs ont fait des relevés avant le traitement, puis 24 heures après. Dans la parcelle de l'Hérault, ils ont mesuré les populations totales d'insectes, araignées, acariens et autres arthropodes présents dans le feuillage et au sol sur le couvert herbacé. Dans l'Aude, ils se sont focalisés sur la faune auxiliaire essentiellement composée d'araignées et du typhlodrome K. aberrans.
Les résultats ? Le traitement au Pyrévert affecte significativement les populations d'acariens. Dans l'Hérault, le nombre total d'acariens, tant parasites de la vigne qu'auxiliaires, a chuté de 36 %, 24 heures après le traitement. Dans l'Aude, le nombre de typhlodromes (K. aberrans) a baissé de 54 %. Des chiffres qui confirment des études réalisées dans le passé qui avaient montré une baisse des populations de typhlodromes de 40 à 50 %, 24 heures après le traitement.
Mais l'étude de SudVinBio apporte un élément nouveau, montrant que le Pyrévert n'a pas d'impact sur les autres arthropodes, notamment les araignées, vivant dans le feuillage de la vigne ou dans l'enherbement au sol. « Le Pyrévert est plus sélectif que ce que pensent les viticulteurs, conclut SudVinbio. De plus, son impact est peu durable dans le temps compte tenu de sa faible persistance d'action. »
A signaler que cette étude confirme l'efficacité variable de cet insecticide contre la cicadelle de la flavescence dorée. Dans la parcelle de l'Aude, le traitement a conduit à une baisse de 74 % de la population de cet insecte. Dans la parcelle de l'Hérault, la population n'est réduite que de 24 %, sans doute en raison d'une mauvaise qualité de la pulvérisation.