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Les bonnes pratiques d’irrigation par un vignoble victime de la sécheresse
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Retours d’expérience
Les bonnes pratiques d’irrigation par un vignoble victime de la sécheresse

L’Afrique du Sud connaissant des épisodes de sécheresse à répétition, son vignoble a appris à optimiser ses apports d’eau en recensant toutes les décisions clés à mettre en action.
Par Alexandre Abellan Le 14 mars 2019
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Les bonnes pratiques d’irrigation par un vignoble victime de la sécheresse
L

ors de la conférence internationale Climate Change Leadership, ces 6 et 7 mars derniers à Porto, les délégués sud-africains ont marqué l’esprit de leurs collègues, notamment européens, par leurs témoignages éreintants sur les sécheresses qui touchent, de manière récurrente et systématique, leur vignoble. « On ne connaît vraiment la valeur de l’eau que lorsque le robinet ne coule plus » alerte André Roux, le directeur des ressources durables du département d’agriculture du Western Cape. Ayant une valeur de mise en garde à l’heure du changement climatique, ces témoignages donnent d’autant plus de poids aux conseils d’irrigations prodigués par Heinrich Schloms, le pédologue de l’association viticole sud-africaine VinPro.


Face à l’impact sur les maturités et les rendements d’un stress hydrique prolongé dans le vignoble, « tout le monde veut une solution rapide quand les problèmes arrivent. Mais c’est impossible quand on n’est pas parti sur les bonnes bases » pose le scientifique. De son expérience, l’essentiel est d’« assurer le développement racinaire des vignobles dès les premières étapes. Plus les racines sont profondes, moindre est le rythme d’irrigation. »

Connaître ses sols

Commençant par les bases, Heinrich Schloms rappelle de choisir un endroit optimal pour implanter un vignoble (en termes d’altitude, de pente, d’exposition…). « Ce qui est de plus en plus difficile avec le changement climatique. Il y a des poches de terroirs plus adaptées selon les cépages » précise l’expert, qui pose en obligation absolue la réalisation préalable d’études de sols. Afin de connaître le potentiel et la structure de ses sols. Ces échantillons et fosses sont « essentiels pour savoir ce qui se passe dans le sol et piloter ses améliorations chimiques et physiques » explique le pédologue.

La santé réelle du vignoble se fait dans le sol

En matière de fertilisation, Heinrich Schloms est partisan d’apports limités aux besoins réels : « les engrais sont comme des stéroïdes : ils développent les feuilles, mais pas les racines. Nous sommes fascinés par ce que l’on voit, mais la santé réelle du vignoble se fait dans le sol, qui nous est invisible. » Toujours pour permettre le développement des racines en profondeur, le pédologue souligne « l’importance de labourer en profondeur avant la plantation. Ce qui apportera ses bénéfices lors des périodes de sécheresse et de vagues de chaleur. » Pour finaliser l’établissement d’un nouveau vignoble, Heinrich Schloms conseille également de prendre soin jeunes plants, de gérer le sol avec de l’enherbement ou du mulch, d’installer un système d’irrigation au goutte-à-goutte pour réduire l’évaporation…

Irriguer le plus tard

Une fois le vignoble installé, sa stratégie d’apport en eau se résume à éviter l’excès. L’enjeu est de ne pas surirriguer martèle Heinrich Schloms : « le plus important pour l’irrigation, c’est de retarder au maximum la première irrigation. D’attendre le plus longtemps. Une fois que l’irrigation est enclenchée, on ne peut plus s’arrêter. » Irriguer trop tôt favorisant les racines superficielles. Le technicien prône un pilotage reposant sur les mesures de l’humidité des sols et du potentiel hydrique foliaire de base (avec une chambre à pression : « c’est non négociable »).

Défi du changement climatique

Dans ses derniers conseils, Heinrich Schloms préconise de ne pas trop irriguer pour maintenir un léger déficit en eau : « n’oubliez pas que la vigne est naturellement résistante à la contrainte hydrique et a évolué dans des régions semi-arides. Elle n’a pas besoin de beaucoup d’eau ! » Sachant que pour lui, « mieux vaut ne pas irriguer que d’irriguer avec de l’eau de mauvaise qualité… »

« Avec ses pratiques, nous améliorerons nos chances de réussir le défi du changement climatique » conclut Heinrich Schloms, avec un optimisme des plus réservés, qui n’est pas sans inquiéter ses auditeurs, notamment européens.

 

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