ombien le consommateur est-il prêt à payer en plus pour un vin bio ? Pour le savoir Yann Raineau, ingénieur à Bordeaux Sciences Agro a formé deux jurys composés de consommateurs réguliers de vin âgés de 25 à 65 ans auxquels il a fait déguster des vins rouges du millésime 2015 de la région bordelaise à l’aveugle.
« Au départ, nous demandons aux jurés de déguster des vins sans leur donner aucune information à leur sujet. Après une première dégustation, nous leur demandons leur consentement à payer, c’est-à-dire le prix qu’ils sont prêts à mettre pour chacun des vins. Puis nous leur donnons plus d’informations sur les vins » détaille Yann Raineau. Pour contrôler les effets de l’ordre des informations, deux groupes sont créés. Dans le groupe A, la première information dévoilée au jury est le mode de viticulture : les chercheurs leur apprennent que les uns sont bios alors que les autres sont conventionnels puis, dans un deuxième temps, ils informent sur la présence ou l’absence de sulfites. Dans le groupe B, l’ordre des deux informations est inversé. Les résultats ? « Que la première information soit sur l'environnement ou la santé publique, l’effet de l’ordre n’a pas eu d’impact sur les consommateurs ».
Concernant le CAP, « On observe une augmentation du CAP des vins bio » explique Yann Raineau. Le CAP des vins bio reste supérieur à celui des vins conventionnels et les vins bio sans SO2 sortent bien au-dessus des autres. Les vins conventionnels sans SO2 restent en dessous des vins bios mais au-dessus de leurs camarades conventionnels avec SO2.


Lors de cet essai, les consommateurs ont déclaré qu’ils étaient prêts à payer les vins bios sans SO2 entre 5,50 et 7 €, contre 4,50 à 5 € pour les vins bios avec SO2 et 3,5 et 4,5 € pour les conventionnels avec SO2. « Le bio ne suffit donc plus à faire augmenter le prix des vins » conclut l’ingénieur.