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La conversion bio du vignoble voisin met fin à l’opposition, pas au soupçon
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Collège médocain
La conversion bio du vignoble voisin met fin à l’opposition, pas au soupçon

Pour faire retomber la polémique qui l’entoure, le château Clément Pichon décide de passer progressivement à la viticulture bio. Des associations anti-phytos annoncent déjà surveiller la mise en place de ces nouvelles pratiques.
Par Alexandre Abellan Le 22 janvier 2019
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La conversion bio du vignoble voisin met fin à l’opposition, pas au soupçon
L

a nouvelle année s’y prêtant, l’annonce de la conversion à la bio du château Clément Pichon (25 hectares en appellation Haut-Médoc) prend des accents de bonne résolution pour calmer les inquiétudes des parents d’élèves de la commune de Parempuyre (dans le Sud-Médoc). Depuis que le projet d’implantation d’un collège sur la commune de Parempuyre est connu, sa proximité avec quatre parcelles du cru bourgeois attise la crainte d'exposer des enfants aux pesticides.

Pour faire retomber la pression, le groupe Fayat a annoncé que sa propriété, le château Clément Pichon, va s’engager dans une démarche de conversion progressive à la viticulture bio dès ce millésime 2019. À commencer par les 5 hectares de vignes qui se trouvent à cinquante mètres du terrain censé accueillir le nouveau collège de Parempuyre. Si le groupe Fayat n’a pas dit son dernier mot concernant l’emplacement du nouveau collège de Parempuyre (voir encadré), sa filiale viticole a fait le choix d'un geste fort, pour mettre un point final à la polémique. Cette issue est une victoire pour les parents d’élèves, qui ont fait monter la pression depuis l’été dernier, et ont réussi à en faire un sujet médiatique national (avec l’ouverture du journal télévisé de France 2 du 2 janvier 2019).

Plus opposés

« Nous ne sommes plus opposés à cet emplacement pour le nouveau collège. Quand le château sera intégralement converti, dans trois ans » indique Ludovic Coutant, le cofondateur du collectif de parents d’élève de Parempuyre, Ludon et Macau (réunissant une centaine de parents). Ayant rencontré en septembre dernier les équipes du groupe Fayat, le père de famille se souvient du refus net et catégorique qu’il avait essuyé lors de sa demande de conversion : « leur objectif n’était pas le bio, mais la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), qui n’interdit pas le recours aux pesticides de synthèse. Ce qui ne nous convenait pas. »

Vigilance et méfiance

Désormais rassurés, les parents d’élèves mettent un terme à leur mobilisation, mais pas à leur vigilance. Ayant fait appel à des associations spécialisées dans les phytos pour les aider à obtenir gain de cause, le collectif de Parempuyre leur laisse désormais la main pour suivre la concrétisation de l’engagement du groupe Fayat. « On ne va pas se laisser endormir par des promesses. Nous allons surveiller qu’ils gardent bien le cap annoncé » pose Valérie Murat, la porte-parole d’Alerte Aux Toxiques, qui vient de publier les analyses de résidus phytos du château Clément Pichon 2016 (avec cinq substances actives repérées). Préparant une charte pour le château Clément Pichon, l’activiste estime que cette affaire « doit servir de locomotive pour l’ensemble du bordelais. Le bio est le seul moyen de continuer à travailler dans le respect des enfants, des riverains et des ouvriers viticoles. »

« Si la conversion bio n’est pas effective, nous reprendrons le combat » annonce Ludovic Coutant, qui confirme que « c’est une solution de bon sens. Au-delà du collège, c’est un signal très fort donné à toute la population de Gironde sur les métiers viticoles. » Pas sûr que cette résolution du tout-bio à proximité des écoles et habitations soit partagée par toute la filière bordelaise.

Poursuites du PLU

À en croire le groupe Fayat, le projet départemental d’implantation d’un collège à Parempuyre est avant tout un problème juridique. Le terrain qui doit accueillir le nouvel établissement scolaire a en effet été cédé gracieusement par la famille Fayat en 1991 à la commune de Parempuyre. Cette dernière s’engageant à conserver cette zone boisée et non construite. Mais un changement du Plan Local d’Urbanisme (PLU) a changé la donne et ouverte la possibilité de construire un collège sur ce terrain. Estimant que ce nouveau PLU ne lui pas été communiqué, et qu’il ne respecte pas l’engagement pris lors de la donation, la famille Fayat conteste toute implantation d’un collège à cet endroit. Un porte-parole du groupe indique que la métropole bordelaise va être assignée pour ce changement de PLU.

Les longs blocages administratifs qui sont à attendre de ces procédures pourraient remettre sur la table le projet original d’agrandissement du collège de Parempuyre en lieu et place de celui existant. Mais cette alternative pose également la question de trouver un lieu d’accueil, qui conviennent à toutes les parties, aux modules temporaires servant de salles de classes et de cantine le temps des travaux.

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Tous les commentaires (7)
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rg33 Le 27 janvier 2019 à 22:51:59
Bonsoir, Je viens de prendre connaissance de différents article concernant le futur collège de Parempuyre et notamment de l'article ci-dessus qui m'interpelle. Avez vous pensé faire un recensement des problèmes de santé qu'ont pu rencontré les riverains des vignes de Fayat ? J'ai habité de 1978 à 1998, 2 rue des Colverts. J'ai vu planter les vignes et assisté à leur développement et aux traitements qui ont été effectué sans en connaître la nocivité. Sans vouloir faire une relation de cause à effet, et dans le cadre du recensement que j'évoquais précédemment, je voulais signaler que ma famille n'a pas été épargné par les problème de santé : mon épouse a du faire face à 2 cancers (utérus et amygdales), ma fille se bat actuellement contre un cancer des glandes salivaires, et moi j'ai surmonté un cancer du pancréas qui semblait avoir été vaincu avant que mon état se dégrade récemment. Nos chambres étaient face aux vignes. Mon fils dont la chambre était opposée aux vignes a pour l'instant été épargné. Je serais curieux de savoir si ces pathologies sont isolées, ou si on les retrouve présentes chez d'autres familles. Cordialement G. ROUZEAU
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MG Le 23 janvier 2019 à 16:59:34
Bien évidemment, le futur collège aura pris soin d'implanter une haie le long de la parcelle pour renforcer la protection des gosses vis à vis des produits qui sont tous (homologués bio ou pas) plus ou moins irritants. Les efforts doivent être faits des deux côtés.
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JFD Le 22 janvier 2019 à 19:14:55
En réaction à Valérie, sans remuer le couteau dans la plaie, la bouillie bordelaise et le soufre mouillable qui sont autorisés et homologués en viticulture bio, nous les utilisons aussi en conventionnel, et je rappelle aussi que le cuivre est un métal lourd qui ne se dégrade pas dans les sols qui est utilisé en bio... ah bon??? Y en faut pour tout les goûts et tout les porte feuilles, le bio c'est cher le cuivre est lourd , seul les riches peuvent l'acheter, et le pauvre continuera de mettre son gilet jaune pour manger avec ses moyens!
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craoux Le 22 janvier 2019 à 18:27:58
Non JFD, c'est impossible de vous laisser tenir de tels propos > 2ème partie de votre commentaire commençant à ".. et surtout d'arrêter ... et j'en passe". Certes, les agriculteurs ont à charge de nous nourrir mais il est plus que temps qu'on regarde de près leurs méthodes et moyens et qu'ils acceptent la critique voire la contestation de certaines pratiques. Sans être un écolo bobo, je m'interroge sur le recours aux produits phyto. La prescription des matières actives et des formulations commerciales (et des plans de traitement) est un terrain sur lequel se sont positionnés les acteurs du secteur privé et les coopératives d'approvisionnement. Et il est dommage qu'on ait laissé le secteur marchand s'approprier - voire se parer de - ce rôle de prescripteur technique alors que son objet premier est de VENDRE. Dans ces conditions, combien d'agriculteurs ont été amenés à réfléchir véritablement à leurs pratiques autrement qu'en terme de coûts (cadence de traitement) ? ... Bon, je laisse JFD à ses convictions. Mais l'actualité nous oblige à douter de ces phytos quand des gosses naissent de nos jours avec de sérieuses malformations ... et bizarrement, ces cas sont toujours recensés dans les mêmes secteurs ! ...
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VignerondeRions Le 22 janvier 2019 à 17:15:22
Si c'est le groupe Fayat qui a donné le terrain qu'il attaque le notaire qui a mal fait son travail. Il suffisait d'inscrire une close de non construction sur l'acte, et quelque soit la destination du terrain la construction y était rendu impossible, sauf avec une négociation pour faire tomber la clause. Mon notaire me l'a conseillé lors de la vente d'un terrain au bord de mes vignes, qui n'est pas aujourd'hui destiné à être construit, mais on ne connait jamais les évolutions dans le temps...
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Val?rie Le 22 janvier 2019 à 14:51:10
se sont les parents d'élèves qui exigent et "gèrent" au final le domaine viti potentiellement voisin d'un futur collège ! dans le bio y a pas de phyto ??? ah bon !!!!
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JFD Le 22 janvier 2019 à 14:37:54
Le principe est simple, les vignes sont implantées avant le collège, donc c'est aux collectivités publiques et à l'administration de prendre leurs précautions et leurs responsabilités pour la construction du nouveau collège de manière à ce qu'il soit éloigné le plus possible des vignes et surtout d’arrêter de stigmatiser les phytos car je vous le rappelle, se sont les producteurs, aussi bien viticulteurs que céréaliers, arboriculteurs et maraîcher qui fournissent la nourriture aux citoyens français ainsi que tout les écolos bobos et j'en passe....
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