el celui du cyclone, l'œil du 20 heures de France 2 aura été un bref moment d'accalmie avant de remettre le débat, et les invectives, sur le collège de Parempuyre à la une. Ouvrant le journal télévisé national du deux janvier dernier, le reportage « collège toxique en Gironde ? » confronte l'ouverture, prévue en 2022, d'un collège sur la commune médocaine de Parempuyre, avec l'exploitation voisine de 25 hectares de vignes, appartenant au château Clément Pichon (cliquer ici pour en savoir plus).
Ayant réalisé des analyses de poussières aspirées cette fin d'année dans un salon et un garage de la commune, le reportage de France 2 a relevé des traces de pesticides jugées « anormales » par le laboratoire Kuzdu Sciences. De quoi conclure que « le problème ce n'est pas le collège, ce ne sont pas les gens qui habitent là. Le problème ce sont les produits, quand est-ce qu'on arrête d'utiliser ces produits ? » s'emporte, face à la caméra, Christine Bost, la vice-présidente du conseil départemental, qui ajoute que « ce qu'il faut empêcher ce sont les viticulteurs [?], les aider à transformer leurs pratiques ».


N'étant pas passé inaperçu dans le vignoble bordelais, ce reportage exaspère autant qu'il inquiète. « C'est un traitement aussi impartial et nuancé que Cash Investigation » tacle avec ironie un élu du vignoble girondin, qui critique surtout un projet de collège ne cherchant pas d'alternatives. Estimant que d'autres scénarios sont possibles*, le député médocain Benoît Simian souligne dans un communiqué que « la vigne était implantée là depuis très longtemps, il appartient aux élus de penser l'urbanisme différemment sans stigmatiser les viticulteurs qui sont tous engagés pour une sortie de la chimie le plus vite possible ». Demandant au Conseil Départemental de la Gironde une autre implantation du collège, l'élu de la majorité compte désormais saisir le préfet et les ministères concernés (Agriculture, Éducation et Transition Écologique).
Cette idée d'implantation alternative est également demandée par les associations antiphytos bordelaises**. Dans un communiqué, elles font appel au principe de précaution, proposant aux pouvoirs publics soit « de trouver un autre lieu », soit d'obtenir « la conversion au bio de l'exploitant concerné ». Les associations rappelant au passage leur demande au préfet « d'instaurer une zone de 200 mètres sans épandage de produits [Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques] autour des établissements sensibles, dont les établissements scolaires ». Interpellée l'an passé, la préfecture de Gironde avait rappelé ne pouvoir distinguer les traitements dans ses arrêtés (cliquer ici pour en savoir plus).
À vue d'œil, le débat sur ce projet de collège est loin d'être clos.
* : Maire de Ludon-Médoc en 2016, Benoît Simian avait proposé sur sa commune, à Paloumey, « un terrain afin de délester le collège de Parempuyre ». Une proposition à l'époque injustifiée pour le conseil départemental, comme le rapportait le Sud-Ouest.
** : Soit Alerte Pesticides Haute Gironde, Alerte aux Toxiques, le Collectif Info Médoc Pesticides, Générations Futures Bordeaux, Alerte Médecins sur les Pesticides, le Collectif Alerte Pesticides de Léognan, la Fédération Syndicale Unitaire 33 et la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves 33.