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En salon à Londres, les opérateurs français dans l’incertitude
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Brexit
En salon à Londres, les opérateurs français dans l’incertitude

Le salon Wine4Trade dédié au vin français organisait le 15 janvier sa dégustation annuelle tandis que le Parlement rejetait dans la soirée, le projet négocié par Theresa May pour la sortie de l’Union Européenne. Un plongeon dans l’inconnu, entre taxes douanières et taux de change.
Par Pierrick Bourgault Le 16 janvier 2019
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En salon à Londres, les opérateurs français dans l’incertitude
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a 17e édition du salon Wine4Trade créé en 2003 a vécu des heures plus joyeuses, comme en témoigne Anne-Catherine Vigouroux, sa directrice : « Les taxes d’importation risquent d’augmenter et la livre de baisser. Les filières s’alarment, car plus de la moitié des vins vendus en Grande-Bretagne vient de l’Union Européenne, qui achète 45 % des spiritueux britanniques. Certains importateurs m’ont même demandé de les retirer de mon fichier : « I stop french wines ». D’autres confirment qu’ils cherchent des vins du Nouveau monde ». Cette année, Wine4Trade accueillait 54 domaines français qui présentaient leurs vins à 150 visiteurs professionnels. « Nous avons reçu jusqu’à 100 domaines et 500 visiteurs » déplore Anne-Catherine Vigouroux, qui y voit à la fois les inquiétudes relatives au Brexit, le déclin du vin français et une multiplication des dégustations à Londres. Selon elle, « le prix n’est pas un souci, car le marché est mature, le consommateur peut les acheter. » Mais pourra-t-il supporter une augmentation des taxes de douane ?

 Le vrai souci est le taux de change, et on sera tous sur le même bateau

Pour Cécile Lavaud-White (Les Producteurs & Vignerons de France LTD) qui représente une dizaine de caves et commercialise auprès de la grande distribution britannique, « La réduction des volumes est due au climat, aux mauvaises récoltes de 2016 et 2017. Et quand on perd sa place sur l’étagère, difficile de la retrouver. Le prix n’a guère augmenté, les vignerons sont restés stables. Le vrai souci est le taux de change, et on sera tous sur le même bateau. Il faut être organisé, avoir du stock». Mathieu Noguera (Vignobles et terroirs de France) qui représente une dizaine de domaines confirme ces opérations de stockage des opérateurs britanniques, mais relativise l’impact du Brexit : « Nos liens sont de longue date. Ils ne vont pas tous vendre leur maison en France ! Ils aiment goûter nos vins chez eux ». Pascal Perceval (Savoie) sait qu’ils possèdent aussi  « une bonne partie des stations de ski ».

 

Dans les allées du salon, vignerons, agents, négociants et communicants partagent leur perplexité et formulent des hypothèses. Emmanuel Martin (directeur du Château La Gorce, Bordeaux) observe que cette frilosité ralentit les négociations, face à la concurrence de l’ex-Commonwealth aux méthodes commerciales agressives. « Cela reste un beau marché, très mature, avec les meilleurs connaisseurs du monde, et les jeunes s’y intéressent aussi. » Alexandre Derame (Derame & fils, vallée de la Loire) s’inquiète des procédures de douane et des retards. « Il faudra anticiper les stocks. Actuellement le vin est bloqué 10 jours. » Il note aussi de grosses commandes : « Ils demandent des étalements de paiement, pas des remises ».

 

Incertitude et opportunités

 

Coralie Tauzin (responsable export à Celene, Bordeaux) partage le sentiment général : « Entre Brexit et shutdown (arrêt des activités gouvernementales aux USA), on est dans l’incertitude totale. Les taxes vont sans doute augmenter, la Grande-Bretagne a signé beaucoup d’accords bilatéraux, en particulier avec l’Argentine. Majestic vient d’acquérir un entrepôt pour stocker un million de livres de vin, les valeurs sûres ; le marché est assuré pour les grands crus. Les acheteurs sont plus réticents à intégrer de nouveaux listings, mais je reste convaincue qu’il ne faut pas perdre espoir. C’est durant ces jours d’incertitude que l’on peut faire du business. » Jean-Charles Dekandelaer (World’s leading wines) le confirme : « En ce moment, les importateurs ne choisissent pas de nouvelles références, mais en cas d’augmentation des tarifs, ils peuvent chercher une cuvée de remplacement chez le même vigneron, ou ailleurs. Ils font le ménage dans leur catalogue. »

 

Le soir du 15 janvier, le Parlement a rejeté l’accord négocié par Theresa May et l’incertitude s’est encore épaissie.

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