L’IGP [du Lot rouge de cépage] malbec doit permettre d’aller pomper les 20 à 30 000 hectolitres de vins de Cahors disponibles en vrac » pose Julien Touboul, le directeur général de la maison Rigal (groupe AdVini). Pour le négociant, la cause est entendue : « la problématique de Cahors, ce sont les vins positionnés sur les premiers prix : à 3-5 euros/col (ce qui n’est pas une zone de positionnement pour Rigal). Pour y remédier, il y a d’une part la montée en gamme portée par l’interprofession, et de l’autre l’évolution du profil des vins pour basculer ces volumes en IGP malbec ».
Pour porter l’AOC, le négoce Rigal se propose donc de réduire le volume de vrac disponible en développant des approvisionnements dédiés à l’IGP du Lot. Ce vin de pays faisant actuellement figure de variable d’ajustement, selon les volumes produits en appellation, Julien de Touboul va lancer début 2019 des contrats triennaux pour sécuriser des volumes, sélectionner des parcelles et fixer des itinéraires techniques. Interne, ce contrat propose un prix « intéressant », avec pour seule clause de révision les volumes, en cas d’accident climatique.
Ce contrat triennal pour l’IGP du Lot sera proposé début 2019 à la poignée d’apporteurs de la maison pour basculer sur un partenariat pluriannuel. « Aujourd’hui, on a la capacité de valoriser ces IGP sur une expression variétale du malbec » souligne Julien Touboul, ayant comme marchés en tête l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Chine ou les États-Unis.
Assumant son rôle de premier opérateur de l’AOC Cahors, Rigal se donne également comme objectif de passer sous cinq ans tous ses approvisionnements sous certification bio. L’objectif étant de positionner sa marque à l’export sur le créneau environnemental. La démarche commence par l’AOC Cahors, avec le lancement d’un contrat quinquennal de conversion à la bio. « On soutient la conversion à la bio sur trois ans, et nous nous assurons un approvisionnement de trois ans en bio » explique Julien Touboul, qui vient de signer un premier de ces contrats. Avec ces directions fortes, Rigal « joue un rôle de négociant local » conclut-il.