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Effervescents rosés
Nouveaux moteurs de croissance ?

S’il est une catégorie dont le succès semble assuré, ce serait logiquement celle des rosés effervescents. Mais qu’en est-il dans les faits de cette alliance des deux stars du moment ?
Par Sharon Nagel Le 26 octobre 2018
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D
avantage de discernement

Acteur historique du segment, le Champagne rosé a poursuivi une ascension ininterrompue pendant plus de dix ans avec une augmentation annuelle de l’ordre de 7% jusqu’en 2016. En 2017, si les valeurs ont continué de progresser grâce à la hausse de 4,6% du prix moyen, les volumes, quant à eux, ont décliné à cause des mauvaises performances du Royaume-Uni et de l’Allemagne. En revanche, les expéditions vers les Etats-Unis s’inscrivent en hausse de 5,9% en volume et de 8,5% en valeur. C’est dire le potentiel du rosé effervescent sur un marché devenu grand amateur, à la fois de rosés et de bulles. Selon Nielsen, les ventes de rosés tranquilles y ont bondi de 65% en 2018 par rapport à 2017, tandis que les rosés effervescents gagnent 16%. « Dans notre magasin, les ventes de l’ensemble des vins rosés sont en progression depuis plusieurs années », confirme Tom Geniesse, caviste chez Bottlerocket à New York. « A mon avis, les mentalités vis-à-vis du rosé ont évolué. Tout d’abord, il y a eu le plaisir de la découverte. Deuxièmement, une forte augmentation de la consommation. Et troisièmement, phase la plus passionnante, l’époque du discernement et la quête de flacons de plus en plus qualitatifs. Désormais, nous assistons à une plus grande ouverture d’esprit à l’égard du rosé, y compris le Champagne rosé. Ces vins ne sont plus perçus comme un choix risqué ».

 

Les opérateurs s’engouffrent dans la brèche

Ce qui vaut pour une métropole comme New York, cependant, n’est pas nécessairement vrai dans d’autres régions, y compris au sein d’un même Etat. Tout en confirmant la vogue, à la fois des rosés et des effervescents, Bill Murray, responsable du magasin Liquor City à Syracuse, dans le nord de l’Etat de New York, n’a pas encore observé une montée en flèche des rosés effervescents. « Il est vrai qu’à Syracuse, les nouvelles tendances mettent plus longtemps à s’imposer qu’ailleurs. Mais pour l’heure, le rosé effervescent n’a pas suscité le genre d’engouement qu’on pourrait penser étant donné que les effervescents se vendent très bien, et que depuis cinq ans et surtout les deux dernières années, les rosés font un tabac et que la tendance n’est pas près de s’arrêter. Le rosé effervescent n’est pas le premier choix de nos clients ». Il n’empêche que, globalement, la catégorie attire de plus en plus d’adeptes outre-Atlantique, à la fois du côté des consommateurs et des opérateurs. A titre d’exemple, le géant Accolade Wines a lancé l’été dernier un effervescent rosé italien de la Vénétie sous la marque Da Luca, positionné « à l’intersection » entre la catégorie des rosés et celle des effervescents. « Notre Da Luca Sparkling Rosé est bien placé pour tirer profit de l’augmentation continue de la consommation à la fois de vins rosés et d’effervescents », a affirmé Stephanie Hahn, responsable de la marque.

 

Progrès quasi assuré pour tous les rosés aux USA

Accolade n’est pas le seul opérateur à vouloir profiter de ces deux modes. Ce n’est pas un hasard si les administrateurs au sein du Consortium de la DOC Prosecco souhaitent décliner leurs bulles à succès en rosé. Peu importe que cette déclinaison n’ait pas d’antériorité historique dans la région de production, l’attrait de cette combinaison gagnante est trop fort pour être ignoré. Des signes d’essoufflement des ventes de l’effervescent italien sur certains marchés comme le Royaume-Uni ne pourront que renforcer la détermination des opérateurs italiens à avancer dans ce sens. « Le Prosecco rosé aura un succès retentissant », affirme catégoriquement Tom Geniesse. « Le Prosecco est déjà en plein boom. Le rosé aussi. L’association des deux devrait connaître un succès fulgurant ». Pour le caviste new-yorkais l’arrivée sur le marché du Prosecco rosé pourrait mettre à mal son rival champenois. « Malheureusement, au fur et à mesure que des alternatives moins coûteuses arrivent sur le marché, certains consommateurs choisiront l’option la moins chère au détriment du Champagne. Mais, comme la marée montante soulève tous les bateaux, le Champagne devrait tirer profit du plaisir que ressent tout le monde en découvrant toutes les déclinaisons possibles du rosé ». Il n’est pas certain que le système des vases communicants s’applique, du moins systématiquement, au Champagne et au Prosecco. « Je doute fort que les consommateurs fidèles du Champagne aient changé d’allégeance en faveur du Prosecco », poursuit Tom Geniesse. « Sauf peut-être dans le cas où le positionnement prix est important, comme lors d’événements de grande envergure. Il faut toutefois souligner à quel point le Prosecco a ouvert la porte des vins effervescents à de nombreux consommateurs qui l’apprécient désormais comme un plaisir de tous les jours, et non plus uniquement comme un vin réservé à des occasions particulières ». L’avenir du rosé effervescent sur le marché américain paraît plutôt radieux : « Nous vendons beaucoup de rosés effervescents dans toutes les gammes, même si, bien sûr, les plus gros volumes concernent les positionnements prix les moins élevés. Pour ma part, je pense que les vins rosés, quelle que soit leur catégorie, vont continuer à progresser à l’avenir ».

Le magasin Bottlerocket en plein centre de Manhattan

 

Une clientèle très féminine en Belgique

De l’autre côté de l’Atlantique, en Belgique, Pascale Guillier, propriétaire des vins Brunin-Guillier qui compte un magasin à Tournai et un autre au Touquet Paris Plage, partage son avis. « On suit le même chemin qu’avec le rosé tout court. On vend désormais le rosé toute l’année et il est devenu un vin à part entière, au même titre que tous les autres. Si, auparavant, ils étaient considérés comme de petits vins, aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas. De même, on le vendait quand il commençait à faire beau, au mois de mai et les ventes se terminaient fin août. Maintenant on en vend en décembre. C’est rentré dans les mœurs, ce qui n’était absolument pas le cas il y a de cela cinq ans. L’engouement est fou, et le Champagne rosé suit cet engouement ». En revanche, on reste sur une typologie de clientèle assez classique, estime Pascale Guillier : « La clientèle est plus féminine que masculineEt les hommes qui en choisissent, le font plutôt pour leur femme ».

 

La tendance touche désormais l’Australie

Aux Antipodes, les Australiens développent aussi le goût des effervescents rosés, que ce soit du côté de la production ou bien parmi les consommateurs. Au cours des douze mois jusqu’en mai 2018, le rosé s’est imposé comme la catégorie la plus porteuse de tous les effervescents nationaux à l’exportation, faisant un bond de 27%. « Les exportations de vins effervescents australiens ont baissé au cours de la dernière décennie mais elles sont désormais portées par les rosés effervescents », a noté l’Australian Wine Research Institute dans un rapport récent. Le marché australien est également très actif. Le Champagne rosé y a vu ses ventes progresser de +24,5% en volume en 2017 pour s’élever à 279.000 bouteilles. Dans le même temps, le cabinet britannique Wine Intelligence a observé une belle percée des moscatos rosés, par exemple. Là aussi, la catégorie surfe sur la vague des rosés tranquilles qui « depuis deux ans, se montrent à la hauteur de toutes les attentes, s’imposant dorénavant au premier plan du marché des « boissons roses », et n’ayant rien à envier aux cocktails, gins et boissons roses non alcoolisées pour adultes», note Wine Intelligence.

 

Une diversification prometteuse

L’avenir des Champagnes et autres effervescents rosés semblent d’autant plus prometteur qu’ils attirent une clientèle plutôt jeune, comme leurs pendants tranquilles. Les différents marchés commencent donc à voir fleurir des initiatives susceptibles d’assurer une image jeune et tendance aux bulles roses. A titre d’exemple, les rosés effervescents conditionnés en canettes se multiplient, à l’instar de la gamme de vins italiens lancée il y a quelques mois par la société américaine Latitude Beverage Co : le « Bubbly Rosé », vendu sous la marque Lila Wines, se présente en pack de quatre canettes au prix de 11,99$. Une diversification qui pourrait se révéler salvatrice au moment où certaines catégories d’effervescents, voire aussi de rosés, commencent à ressentir les effets d’une surexposition médiatique.   

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