es 3 et 4 juillet prochain, Caroline Sorlut sera du voyage présidentiel. La responsable export et marketing de Lise Baccara, (un chiffre d’affaires de 1,6 million d'euros, 10 % à l’export, 12 salariés) implantée à Pons, en Charente Maritime, est l’une des quinze PME françaises emmenées dans les bagages d’Emmanuel Macron, le président de la République, au Nigéria. Caroline Sorlut, ex-banquière embauchée en 2015 dans la PME, se souvient très bien : « Il y a deux mois Business France nous a proposé de faire partie du déplacement du président de la République au Nigéria, en nous indiquant que seules quinze entreprise seraient retenues sur les quarante qui étaient pressenties. J’ai rempli un dossier de motivation. Il y a un mois j’ai su que nous faisions partie de la délégation ».
Il faut dire que Lise Baccara sait se faire remarquer. En 2015, elle a remporté le Sial d’or à Shanghai pour ses parfums culinaires (des sprays d’épices naturelles macérées dans du cognac). Rebelote à Shanghai en 2016, avec le cocktail Boyard Spirit, où elle figure parmi les 10 finalistes sur 353 spiritueux, au SIAL Innovation. Positionnée sur un marché de niche, l’entreprise élabore toute une gamme de cocktails, apéritifs, à base de cognac fruits et plante naturelles, sans compter les cognacs XO, VSOP. Au total une production de 250 000 bouteilles dont le produit phare « la Troussepinète », apéritif ou vin de dessert, issu d’un subtil mélange de pousses de pruneliers sauvages macérés dans du cognac.


Très vite, Lise Baccara s’interroge : elle exporte 10% de sa production, majoritairement en Chine, aux Etats Unis, en Belgique, Norvège et Italie. Le hic : il lui faut trouver des relais de croissance hors des marchés matures et saturés que sont la Chine et les Etats-Unis. La PME qui n’a pas froid aux yeux, flashe sur l’Afrique, marché émergeant et nouvel eldorado. « En 2016, nous avons été approchés par un importateur, gros investisseur qui travaille au Nigeria " indique Caroline Sorlut. Le marché est prometteur : le Nigéria est la première puissance économique africaine devant l’Afrique du Sud. Forte de 190 millions d’habitants, sa population devrait atteindre le troisième rang mondial à l’horizon 2050. Sauf que pour Lise Baccara, il faut s’armer de patience. « Les procédures administratives sont très lourdes. C’est un pays difficile à pénétrer " confie telle.
De fait avant d’exporter, il s’agit d’abord de déposer la marque dans le pays. Lise Baccara l’a déposé début 2017. Il faut aussi adapter les étiquettes au pays en intégrant plusieurs logos : interdiction aux moins de 18 ans, aux femmes enceintes, date d’expiration, numéro du lot, date de mise en bouteilles doivent figurer sur les étiquettes. Au Nigéria on ne badine pas avec les questions sanitaires. Enfin, Il faut faire agréer les produits. Dans les prochains jours Lise Baccara va envoyer ses bouteilles étiquetées sous forme d’échantillons au NAFDAC, (National Agency for Food and Drug Administration and Control) organisme d’état du Nigéria chargé d’agréer les produits et d’autoriser les importations. « Nous ne savons pas combien de temps va prendre cet agrément « confie Caroline Sorlut. Reste que le jeu en vaut la chandelle. Seul le mastodonte Hennessy distribue ses cognacs au Nigeria !