es chemins viticoles creusés de tranchées jusqu’à plus de deux mètres de profondeur ! Des amas de pierres au milieu des rangs détrempés ! Il faut le voir pour le croire. Dans la soirée du 12 juin, le déluge qui s’est abattu sur le vignoble de Voegtlinshoffen, près de Colmar, a duré trois heures. 110 mm ont fait déborder les pluviomètres des viticulteurs. L’eau a causé peu de pertes directes, mais a profondément raviné les sols et improvisé des pierriers entre les pieds de vigne. Dans ce vignoble pentu à la sortie sud du village, une dizaine de chemins est impraticable. « Un talus s’est effondré dans une de mes parcelles. Y rouler c’est prendre le risque de basculer dans la pente. Il faut stabiliser avant d’y aller » souligne Patricia Meyer.
Depuis mercredi 13 juin, la priorité des viticulteurs est à la remise en état de leurs chemins et au comblement des crevasses qui empêchent le passage du matériel dans les rangs. « Je venais de traiter. J’ai encore jusqu’au 22 juin pour renouveler mon anti-mildiou » calcule Gilbert Muller dont une parcelle de 6 ares de riesling a été submergée par les flots échappés d’un fossé qui a débordé. « Deux jours complets que j’y suis » constate-t-il ce jeudi 14 juin. Hubert Ginglinger, son voisin, lui donne un coup de main pour enlever des blocs parfois lourds de plusieurs kilos. Dans la matinée, un groupe d’une douzaine de collègues lui avait déjà prêté main forte.


La solidarité joue à plein. Une équipe de volontaires passe de chantier en chantier. Mais les viticulteurs n’ont que leurs seuls équipements pour effectuer les travaux. Ils se servent des pierres mises à nu par l’eau pour remblayer. « Il faut y aller au tracteur vigneron, à la mini pelle et à la remorque. Souvent il faut intervenir à la main et à la brouette » témoigne Marcel Immelé, président du syndicat viticole local.