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Bonne nouvelle
Les volumes de vins exportés sont à nouveau en croissance

C’est une bonne nouvelle pour le vignoble français : les volumes de vins français sont à nouveau en croissance. Mais ce n’est pas encore l’année du rattrapage.
Par Marion Sepeau Ivaldi Le 15 février 2018
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Les volumes de vins exportés sont à nouveau en croissance
Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux, le 14 février lors de la présentation des résultats des exportations de vins et spiritueux. - crédit photo : Marion Sepeau Ivaldi
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017 marquera-t-elle le retour à la croissance des volumes de vins exportés par la France ? Les prochaines années le diront. En tout cas, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS) a annoncé, le 14 février, une croissance des volumes en 2017. 144 540 920 caisses de vins ont été exportées en 2017, en hausse de 6 %. Là s’arrête cependant la bonne nouvelle. Les opérateurs français n’ont pas encore rattrapé les parts de marché perdues au fil des années. Il y a cinq ans, la France exportait 147 818 088 caisses.  

Côté valeur, la tendance à la croissance se poursuit. Le chiffre d’affaires 2017 se porte à 8,663 milliards d’euros, en hausse de 9,6 %. « La croissance est régulière. Depuis quatre ans, le chiffre d’affaires est en hausse de 30 % » a souligné Antoine Leccia, président de la FEVS, le 14 février lors de la présentation des chiffres à Paris. Les vins tranquilles pèsent pour deux tiers de la valeur, les effervescents réalisent le tiers restant. Avec les spiritueux, le chiffre d’affaires atteint les 12,9 milliards d’euros, en hausse de 8,5%.

Une certaine homogénéité

Le bilan de l’exportation fait apparaître une certaine homogénéité de la croissance : tant en volume qu’en valeur, elle concerne tous les segments de marché. En volume, la Champagne progresse de 4,3 %, les vins tranquilles AOC de 6 %, les IGP de 4,9 %, les vins de France avec cépage de 13,4 %. Par rapport à l’année 2013, seules les expéditions champenoises marquent une progression ; les AOC, les IGP et les vins sans IG font moins bien qu’en 2013. Côté valeur, la croissance est particulièrement marquée sur les AOC et les Vins de France avec cépage. Par rapport à 2013, seule la catégorie des vins de France sans cépage est en retrait.

Bordeaux en forme, les expéditions s’en ressentent

Cette homogénéité se vérifie également (presque) pour toutes les régions françaises. 2017 marque, notamment, le retour de la croissance des volumes de la première région exportatrice de France : Bordeaux (24,2 millions de caisses en hausse de 6,8 %). Le bassin bénéficie d’une forte reprise des exportations. « Nous dépassons la barre de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 14 %. Après une période de 2013 à 2016 où nous avons subi l’affaire des panneaux photovoltaïques, c’est donc un retour au dynamisme. Nous avions senti cette nouvelle orientation dès la fin 2016, elle est aidée par des taux de changes favorables » a expliqué Georges Haushalter, de la Compagnie Médocaine des grands crus.

La Provence, vitamine des exportations

La croissance est particulièrement remarquable en Provence. « Les vins de Provence rentrent de façon significative dans la croissance des volumes, notamment grâce à un commerce tiré à 40 % par les USA » analyse Antoine Leccia. Les expéditions atteignent les 4,5 millions de caisses en hausse de 35,4 %. La région est la cinquième région exportatrice de France, à un million de caisses du Languedoc Roussillon. Si la Provence poursuit ce trend en 2018, elle pourrait alors jouer du coude à coude avec la Bourgogne, troisième région exportatrice de France, qui exporte en 2018, 6,2 millions de caisses. En valeur, la hausse est également très forte à 239 millions d’euros (+ 36,8%).

L’Europe : le retour

La croissance des expéditions de vins et spiritueux français concerne également toutes les parties du globe : 19 des 20 premiers marchés de la France sont orientés à la hausse. La bonne nouvelle est le retour du dynamisme au sein de l’Union Européenne qui voit son chiffre d’affaires s’accroître de 5 % à 4,4 milliards d’euros (vin et spiritueux confondus). Mis à part les Pays-Bas qui sont en retrait en volume et valeur, tous les marchés sont orientés à la hausse. 2017 voit le retour de l’Allemagne (pays compliqué car très orienté sur les offres promotionnelles) qui croît en volume et valeur. La Grande-Bretagne est aussi en hausse de 1,2 % en volume et de 4,8 % en valeur* « grâce aux vins de Provence et aux vins de France » précise la FEVS. Le Brexit, même s’il crée une incertitude, n’ébranle finalement pas les opérateurs français. « Cela fait depuis le 18ème siècle que nous avons des relations avec la Grande-Bretagne pour le Cognac. Il y a une tradition et une confiance. Les fondamentaux restent bons » explique Patrick Raguenaud, directeur de la société Marnier-Lapostole.

Le duo gagnant : USA et Asie

Mais le dynamisme véritable de l’exportation se fait dans deux parties du monde : les Etats-Unis et la Chine qui représentent la moitié de l’augmentation en volume des expéditions de vins vers les pays tiers (soit 144,5 millions de caisses). Au Pays de l’Oncle Sam, premier marché en valeur des vins français (18% du total des expéditions), les volumes de vin progressent de 14,7 % et le chiffre d’affaires de 14,5 % (à 1,5 milliard d’euros). En Asie, la Chine réalise un chiffre d’affaires de 664 millions d’euros, en hausse de 21,6%. Ce dynamisme est complété par les performances de Hong-Kong et de Singapour (respectivement + 4,7% et +19,9% de chiffre d’affaires). A noter que des marchés comme l’Australie et le Brésil connaissent des trends positifs : respectivement +20 % et + 35% en volume.

Perspectives 2018 floues

Reste maintenant à confirmer ces scores très positifs en 2018, ce qui, avec l’arrivée de l’offre 2017 réduite risque d’être quelque peu compliqué. « On est impatient de revoir des volumes et voir la terre fleurir » espère Antoine Leccia. Le contexte géopolitique sera aussi déterminant. « On est dans un brouillard général. Cela va sûrement continuer, mais cela crée des incertitudes, notamment avec fluctuation des monnaies, comme on l’a vu avec le Brexit » regrette Antoine Leccia. Reste que la France pourra s’appuyer sur un atout : celui d’une progression de ses compétences commerciales. D’après Antoine Leccia, « Nous comprenons mieux les exigences et nous avons appris la notion d’intelligence culturelle. Nos forces de vente deviennent des spécialistes des marchés, ils sont plus présents sur le terrain ». De quoi donner tout le rayonnement commercial nécessaire aux vins français, dont le leadership d’image est toujours au plus haut.

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