rois millions : c’est le nombre de bouteilles de vins tranquilles et d’effervescents qu’Arthur Metz a prévu de vendre en moins sur deux ans. « Nous nous désintéressons de certains marchés par choix ou parce que nos demandes de hausse ne sont pas acceptées » a expliqué Serge Fleischer, directeur du négoce à l’assemblée générale du 2 février de l’Univa, l’association qui regroupe les 454 apporteurs qui l’approvisionnent pour une surface contractualisée de 972 ha. Le volume vendu sur le dernier exercice est ainsi en recul de 12 % alors que le chiffre d’affaires baisse de 7 %. En 2017, l’entreprise a même vendu du vrac. Comme elle est « pourvue à 100 % de ses besoins », elle ne recherche plus de surfaces supplémentaires. « L’objectif est de vendre moins, mais mieux » résume Serge Fleischer tout en précisant que « nous serons de plus en plus exigeants sur nos approvisionnements ». D’ici 2019, l’ensemble de la gamme Arthur Metz, comme d’ailleurs celles de toutes les entités des Grands chais de France, fera régulièrement l’objet d’analyse de résidus (phytos, métaux lourds) par un laboratoire qui sera installé soit dans le Bordelais, soit en Alsace.
Les domaines alsaciens acquis ces dernières années par Arthur Metz à Colmar, Ribeauvillé, Barr, et gérés en propre depuis, sont en cours de structuration en deux entités de taille égale de 42 et 41 ha. Elles se positionneront sur le même créneau qu’un vigneron indépendant.
Les Grands chais de France exploitent directement 3 050 ha dans une dizaine de vignobles, essentiellement français, mais aussi dans la Mancha en Espagne. Ils vinifient chaque année directement 1,5 M d’hl et élèvent du vin dans 20 000 barriques. Les ventes dans le monde atteignent 470 millions de cols et le chiffre d’affaires 2017 devrait dépasser le milliard d’euros. L’entreprise créée à Petersbach dans le Bas-Rhin en 1979 fêtera ses quarante ans l’an prochain. Joseph Helfrich, fondateur du groupe, prépare un passage de relais en douceur à ses enfants. Frédéric, son fils, en assume déjà la direction commerciale et Anne-Laure, sa fille, est en charge de la direction marketing.
« Notre volonté est que nos livreurs suppriment rapidement le désherbage chimique », a déclaré Serge Fleischer en suscitant la surprise de son auditoire. « Notre groupe ne veut plus prendre aucun risque » a-t-il poursuivi. L’adoption de ces pratiques durables devrait démarrer dans les cinq ans, mais « à des vitesses différentes selon les exploitations ». Arthur Metz se propose d’accompagner techniquement cette évolution.