C’est une difficulté qu’une part importante de notre financement dépende des quantités produites, déplore Marie Guittard, directrice de l’Institut. Il nous faut un dispositif plus stable car 90 % de nos dépenses sont des frais de personnel. Il est nécessaire de reconsidérer la contribution des filières et des signes de qualité au financement de l’institut. »


A l’avenir l’INAO prélèvera-t-il un droit à l’hectare ou à l’exploitation, en plus du droit à l’hecto ? Rien n’est décidé, mais le chantier est ouvert et il doit aboutir pour la prochaine loi de finances.
Marie Guittard assure que toutes les filières seront consultées pour arriver à un compromis à présenter au gouvernement.
Autre chantier, moins terre à terre celui-là. C’est Jean-Louis Piton, viticulteur dans le Lubéron et président du conseil permanent de l’INAO depuis un an, qui veut l’ouvrir. « L’esprit d’innovation doit avoir sa place dans les signes de qualité », a-t-il déclaré lors de ses vœux à la presse le 12 janvier.
Cet esprit doit profiter aux viticulteurs singuliers et aux appellations. Jean-Louis Piton a distingué ces deux cas de figure.
« Il nous arrive, par erreur, de ne pas savoir garder des viticulteurs dont les vins ont un style gustatif différent de la moyenne, a-t-il reconnu sans vouloir citer de cas précis. Nous faisons peu d’erreurs, mais lorsque c'est le cas, elles font un bruit énorme. Pendant des mois, on ne parle que de ça. C’est très préjudiciable. Il faut que l’on trouve le moyen de trier le bon grain de l’ivraie : ceux qui innovent, des suceurs de roues. On va ouvrir un chantier là-dessus. »
S’agissant des appellations, il a mentionné l’exemple des Bordelais qui veulent avoir le droit d’expérimenter de nouveaux cépages au sein des appellations. Pour Jean-Louis Piton, ce sujet doit aboutir. « Je veux de la fraîcheur, je l’encourage. Le changement doit être un état d’esprit au sein de signes de qualité. »