e 11 décembre, la salle de dégustation de l’Institut coopératif du vin est bien remplie. Des œnologues de différents instituts techniques comme l’ICV, le Centre du Rosé, mais également quelques producteurs sont présents pour déguster neuf vinifications différentes du Soreli (dont un spumente), obtention de VCR. Conclusion globale : « le Soreli est un intéressant pour des vins équilibrés, qui peuvent être vinifiés de différentes manières. On peut aller chercher davantage des produits thiolés ou au contraire avec du gras. C’est un cépage qui produit autant, si ce n’est plus, que le chardonnay et qui reste aromatique » explique Julien Henry, vigneron.
Avec son père, ils ont planté un demi-hectare du cépage et viennent de le vinifier pour la première année, arrivé en deuxième feuille. D’un point de vue prophylactique, le viticulteur est ravi. « La résistance est spectaculaire. Nous avons réalisé deux poudrages en encadrement de la fleur » explique-t-il. Le Soreli présente une forte résistance au mildiou mais est un peu sensible à l’oïdium, ce qui nécessite de réaliser une protection. En revanche, côté black rot « nous n’en avons pas eu cette année. Il semble que le Soreli n’ai pas de sensibilité particulière. Mais, nous verrons dans les prochaines années ». Le viticulteur est particulièrement marqué par la vigueur des vignes (qu’il conduit en goutte-à-goutte enterré et un enherbement semé). « La végétation est restée très longtemps après la vendange. Début décembre, les bois ont aoûté mais nous avons encore des feuilles. Il va falloir regarder ce comportement sur le long terme ».
La vigne de Soreli est entretenue en taille mécanique. « Grâce à sa vigueur, nous allons pouvoir gagner une année de formation et nous pourrons passer en taille mécanique dès la troisième feuille, souligne Julien Henry, c’est un cépage facile à travailler ».
A quel vin, ce cépage peut-il être adapté ? « Nous sommes en IGP. Il n’y a pas de notion de terroir et ce n’est pas ce que l’on recherche » explique Julien Henry. Le Soreli semble bien répondre à cette attente. Pour Guy Bascou, président de l’AOP Picpoul de Pinet, le Soreli est « un cépage aromatique, il a une expression puissante au nez et en bouche. Ses arômes sont mis en valeur par une macération pelliculaire ». Mais, ce cépage n’est pas très adapté pour les AOC. Le président préfère se tourner vers la mise au point de résistant caractéristiques de l’appellation. Son ODG a mis 56 000 euros sur la table pour trois ans afin de créer un frère du piquepoul résistant.