a tension s’accroît sur le marché des IGP Oc bio. Déjà lors de la dernière campagne, on sentait poindre un déséquilibre entre l’offre et la demande notamment sur les blancs et les rosés. Cette année, cette tendance se renforce et s’étend aux rouges.
« En 2017, la récolte de vins bio en Languedoc-Roussillon accuse une baisse de 25% : nous avons produit 700 000 hl contre 900 000 hl en 2016. Or, la demande ne cesse de croître. Le marché est déficitaire », analyse Patrick Guiraud, président de Sudvinbio.
Les caves doivent gérer la pénurie. « La campagne est très compliquée, témoigne Vincent Trouillas, président de la cave coopérative de Saint Maurice de Cazevieille. Nous enregistrons une baisse de 30% de notre récolte en bio. Avec 11 000 hl au lieu des 15 000 hl que nous produisons habituellement, nous ne pouvons pas satisfaire tous nos clients. Tout est pré-vendu. Nous avons de plus en plus de mal à répondre à la demande. On incite nos adhérents à se convertir, mais il faut qu’ils soient volontaires ».
Cettefaible récolte handicape également les metteurs en marché. « Elle nous ferme la porte pour les appels d’offre sur les marchés scandinaves. Nous n’avons pas les volumes pour soumissionner », indique Jacques Frelin, fondateur de la Maison des Terroirs Vivants, négoce spécialiste des vins bio.
Conséquence logique de cette situation, les prix ont bondi de 10 à 20 %,selon les cépages. « Nous ne pouvons pas répercuter toute cette hausse sur nos clients. Nous allons en supporter une partie et tenter de faire passer une augmentation de 7% dans la GD en France. Les négociations sont en cours. C’est loin d’être gagné », confie le négociant.
La question des prix a été au cœur des débats fin octobre lors de la dernière réunion de bureau de l’association interprofessionnelle Sudvinbio. D’un commun accord, producteurs et négociants ont décidé d’une hausse des cours de 4% par an sur 5 ans. « Avec cette hausse garantie sur 5 ans, nous espérons relancer les conversions. Et pour les metteurs en marché, c’est l’assurance d’une hausse annuelle mesurée, plus facile à faire passer que des à-coups comme cette année », commente Patrick Guiraud.