Nous sommes très fiers de vous présenter ce tracteur vert. Il est né d’une démarche hors norme, d’une aventure collective. Et d’une question : comment améliorer notre bilan carbone alors que les nouvelles pratiques culturales imposent un nombre croissant de passages ? » explique Mathieu Chatain, président des Vignerons indépendants du Gard ce 28 novembre au Sitevi.


On l’aura deviné, la réponse c’est le tracteur électrique. L’engin, né d’une collaboration entre l’école des Mines d’Alès, l’IUT de Nîmes et l’Université de Montpellier, est présenté pour la première fois au public au salon de Montpellier, sur le stand des Vignerons indépendants du Gard, les initiateurs du projet (hall B5, Stand A14).
Inutile de sortir son carnet de chèque : il n’est pas en vente. « Il s’agit d’un démonstrateur, indique Mathieu Chatain. Il faudra encore fabriquer un prototype avant de lancer la fabrication industrielle. »
Le tracteur vert est d’apparence robuste et assez comparable à un tracteur interligne classique car ses batteries sont disposées à l’endroit du moteur, à cette différence près qu’il est pourvu de quatre roues égales, chacune dotée d’un moteur électrique. Il mesure 1,40 m de largeur hors tout pour une longueur totale de 3,25 m et pèse 1,7 t équipé de ses batteries.


« Nous aurions pu le faire plus léger, mais ce n’était pas le but. Nous voulions faire un engin pour le travail du sol. Ce poids est nécessaire pour la traction », affirme Daniel Matt de l’Institut d’électronique et des systèmes de l’Université de Montpellier.
Lors des premiers essais réalisés dans le Gard, le tracteur a tiré pendant 4 heures un outil interligne à disque, sans interruption. « Nous l’avons conçu pour qu’il soit aussi puissant qu’un tracteur de 80 ch. Avec l’électrique tout le couple est disponible à très basse vitesse. On est plus puissant qu’un tracteur thermique. Et à l’utilisation, ce que l’on apprécie le plus, c’est l’absence de bruit et de vibrations », ajoute Daniel Matt.


Les batteries se rechargent en une heure sur des bornes fournissant 40 kW. Elles sont prévues pour durer 40000 cycles de chargement et de déchargement. « En gros, c’est 20 ans de travail », assure Daniel Matt.
Reste aux concepteurs à trouver un partenaire industriel désireux de reprendre le projet dans l’objectif, idéal, de sortir un tracteur électrique au même coût qu’un thermique.