2017 est une année précoce et assez compliquée, avec une météo excessive et des pluies abondantes dans certains secteurs fin août. Des foyers de botrytis se sont installés, plus ou moins importants d’un village à un autre. Si nous avions rencontré ce cas de figure il y a quinze ans, cela aurait été compliqué. Mais cela fait une dizaine d’années que le tri est entré en pratique chez la majorité des vignerons. Et ce tri a largement participé à sauver la récolte. C’est une vendange qui a rabattu les cartes. Des secteurs moins prisés nous ont agréablement surpris et d’autres habituellement plus qualitatifs nous ont déçus. Ce qui nous aide, c’est d’élaborer un vin d’assemblage avec un approvisionnement (environ 750 ha, dont 60 ha proviennent de notre vignoble) très large géographiquement.
Comment se sont comportés les trois cépages ?Le chardonnay s’en est globalement mieux tiré que le pinot noir et le pinot meunier. Nous avons noté une distorsion entre l’aspect visuel de la vendange et la dégustation des cuves. A la vendange, nous avions isolé certains lots qui, en fait, se comportent bien alors que d’autres sont moins prometteurs que prévus.
Avez-vous prévu de millésimer le 2017 ?Il est prématuré de prévoir si nous sortirons un millésime 2017. On observe une évolution rapide des vins, qui pourraient à terme manquer de fraîcheur. Les champagnes à dominante de pinot noir ou de pinot meunier devraient être à leur optimum d’ici trois à quatre ans. Ceux qui seront composés d’au moins 50 % de chardonnay pourront peut-être être millésimés, avec un potentiel de garde d’une dizaine d’années.