Dans la lutte contre l’ochratoxine A (OTA), les méthodes curatives au charbon actif ou au caséniate de potassium ont des effets négatifs sur la qualité des produits finis. Tandis que les fongicides peuvent conduire à des résultats contre-productifs, stressant les champignons et amenant à plus de production d’OTA » souligne le professeur Florence Mathieu (laboratoire de génie chimique INP-ENSAT). Ce 10 novembre, lors des rencontres toulousaines du cluster Vinseo, la chercheuse présentait une stratégie de gestion de l’OTA par biocontrôles. Ses équipes ont ainsi testé des huiles essentielles de plantes et herbes (cumin, fenugrec, laurier, mélisse, menthe et sauge) et des surnageants de cultures de bactéries filamenteuses du sol (actinobactéries).
Les premiers essais en laboratoire sur des cultures d’Aspergillus carbonarius (responsable de la production de la mycotoxine) donnent des résultats prometteurs. Florence Mathieu rapporte des réductions par rapport au témoin de 80 % de la production OTA pour les huiles essentielles et de 75 % pour les co-cultures d’actinobactéries et d’Aspergillus carbonarius. Avec, à chaque fois, une bonne croissance fongique constatée. Ces moyens de lutte alternative doivent désormais passer l’étape délicate de l’expérimentation en phytotron, avant de passer aux tests de plein champ.
Si la si toxine se rencontre de moins en moins au vignoble, Florence Mathieu souligne que « sa toxicité est avérée. C’est un carcinogène potentiel pour l’homme, dont une réglementation européenne limite à 2 microgrammes par litre la teneur dans le vin ».