u’on les appelle eudémis, Lobesia botrana, ou « polilla de la vid », les vers de la grappe sont un fléau viticole qui n’épargne aucun vignoble. Alors que la lutte par confusion sexuelle se développe en France, la filière chilienne se félicite du « développement d’une formulation biologique contre cette plaie, à la fois efficace et aimable pour l’environnement ». Présentée en septembre dernier par l’Institut des Recherches Agricoles (INIA), cette nouveauté est un biopesticide composé de champignons entomopathogènes. Appartenant aux catégories Beauveria et Metarhizium, ces champignons sont développés sur des matrices spécifiques permettant leur viabilité et leur efficacité à la vigne précise l’INIA.
« C’est un outil qui s’additionne à la confusion sexuelle et aux travaux de stérilisation des insectes » explique Ángel Sartori le directeur du Service d’Agriculture et d’Élevage (SAG). D’autant qu’il souligne que « chaque jour, il y a davantage de préoccupations des consommateurs sur l’utilisation de pesticides ».
Lancé en juin dernier, le programme a donné de premiers résultats encourageants in vitro. Le biopesticide doit désormais être expérimenté dans le vignoble pour valider son potentiel. Sans attendre, la préparation est présentée comme la solution idéale pour la protection des vignobles commerciaux, mais également des potagers et maraîchers privés.
« Nous voulons transmettre cette solution à l’agriculteur comme à la femme au foyer, qui n’ont pas peur d’essayer ces nouvelles alternatives. Sans aucun doute le produit sera prochainement commercialisé, bien que nous en soyons encore aux étapes expérimentales » reconnaît le chercheur Eduardo Tapia, qui dirige le projet à l’INIA.