ermettant de réduire à quelques traitements la gestion phytosanitaire du mildiou et de l’oïdium, les cépages résistants se font un nom à la mesure de leurs promesses viticoles. Les nouvelles obtentions d’hybrides se multiplient, assorties de noms explicitant leur prestigieuse filiation pour mieux porter leur commercialisation. En Autriche, le Pinot nova a ainsi été inscrit au catalogue national. En République Tchèque ce le sont Pinot ecru, le Ruby pinot, le Riesling gris et le Flower riesling qui sont désormais à disposition. Tous revendiquant leur parenté avec un prestigieux cépage international, comme l’emblématique variété allemande cabernet cortis. La dénomination de ce dernier cépage pose cependant un problème à la section viticole du Comité Technique Permanent de la Sélection des Plantes Cultivées (CTPS). Ses experts jugent sa dénomination litigieuse, pouvant entraîner un risque de confusion avec les cépages de notoriété internationale


« Au niveau européen, la philosophie est de prendre le nom du dernier géniteur emblématique dans les croisements. Une approche validée par le Comité de Protection des Obtentions Végétales (CPOV). Mais pour les techniciens français du CTPS, le risque de confusion sur l’étiquette prime » bout le pépiniériste Loïc Breton, le directeur général de la filiale française de Vivai Cooperativi Rauscedo (VCR France). S’appuyant sur les nouvelles inscriptions autrichiennes et tchèques, il estime que « tous les pays Européens pourront utiliser ces noms de cépages emblématiques sur leurs étiquettes. Sauf les viticulteurs français, qui en paieront les conséquences ! Ce problème des noms est une crise d’arrière-garde… »
Prônant une diffusion sans distinction d’origine et dénomination de ces matériels végétaux améliorés, VCR réclame les coudées franches pour les obtenteurs de nouveaux cépages. Alors que ces variétés Cabernet eidos, Cabernet volos, Merlot khantus et autre Merlon khorus sont actuellement étudiés pour un classement temporaire en France. Cette pesanteur administrative n’empêche pas la coopérative italienne de parier sur le développement de ces nouveaux cépages, travaillant sur l’obtention de variétés résistantes ayant les typicités du grenache ou de la syrah, mais aussi de la glera (cépage du Prosecco) et même de raisins de table. Atout prometteur dans la réduction des intrants au vignoble, ces nouvelles variétés doivent encore se faire un nom.