près trois campagnes tendues liées aux trois petites récoltes 2013, 2014 et 2015, l’Alsace a soufflé. « En 2016, la région a fait le plein. En début de campagne, les prix ont perdu 10 à 15 %, pour atteindre des niveaux plus raisonnables. Puis ils sont remontés après le gel si bien qu’en août, ils sont revenus aux niveaux de l’an dernier », observe le courtier Claude Freyermuth.
Résultat de tous ces mouvements, les cours moyens de campagne enregistrés par l'interprofession (Civa) ont baissé pour tous les cépages, sauf pour les vins de base de crémant et pour le riesling. Ce dernier a même gagné 2 € passant de 292 €/hl en 2015/2016, à 294 €/hl cette année. Dans le même temps, les volumes échangés de riesling ont progressé de 35000 à 46000 hl, soit un bond de 35% comme la somme des échanges qui est passée de 158000 à 215000 hl.
Mais le répit sera de courte durée. Selon les dernières prévisions, la région devrait récolter moins de 900 000 hl cette année contre 1,2 million d'hl en 2016. Le marché en frémit déjà . « L’an dernier, en début de campagne, le riesling valait 2,70 à 2,80 €/l. Fin août cette année, les prix étaient montés à 3,10 - 3,20 €/l », ajoute Claude Freyermuth.
Mais pour Vincent Ackermann le compte n’y est pas. « C’est le calme plat. J’ai encore des lots à vendre et il n’y a plus d’acheteurs », déplore ce vigneron indépendant de Rorschwihr pour qui le cours du riesling n’est pas encore en phase avec le niveau qualitatif de ses vins.
En raison de la petite récolte, toute la région s’attend à une campagne délicate. « Il n’y a pratiquement pas de gewurztraminer, ni de pinot auxerrois », déplore le négociant Pierre Heydt-Trimbach. Quant au riesling 2016, il dit qu’il n’est pas acheteur et fait remarquer qu’« il y a eu beaucoup de rendement et des difficultés de maturation. »