Pendant cinq années, on a été maudits. Les aléas climatiques se sont succédé… En 2017, on va revenir à un niveau normal de récolte » se réjouit Romain Parisis, le directeur général de l’union coopérative Loire Origines, et plus particulièrement de la cave de Vouvray. À l’heure des premières vendanges, une certaine forme de soulagement règne en val de Loire : le millésime 2017 n’a certes pas été idéal (le gel de fin avril ayant fait des ravages), mais les précédentes vendanges étaient bien pires.
Contrairement à la petite récolte 2016, cette année « il n’y a pas eu de pression sanitaire et pas d’épisodes de grêle marquant. L’impact du gel sera moins important que ce que l’on pouvait craindre au printemps » résume Charlotte Mandroux, la responsable technique de l’interprofession des vins du val de Loire (Interloire).


S’il est encore trop tôt pour donner des tendances de rendements, le vignoble ligérien préfère donc voir le verre, ou plutôt la cuve, à moitié pleine après d’éprouvants millésimes. Mais avant de retrouver le sourire, les vignerons continuent de marcher sur des œufs. « A priori, on a plus de raisins… Mais tant que la récolte n’est pas faite, on ne peut, et ne veut, rien dire ! » s’emporte un vigneron de Chinon, qui ne souhaite pas d’avantage s’avancer, même anonymement. « Tant que ce n’est pas rentré, ce n’est pas sécurisé » confirme Romain Parisis. Après les températures chaudes de l’été, les petits grains constatés au vignoble pourraient réduire les jus obtenus en cave. « C'est ce week-end que ça va se jouer » prédit Romain Parisis. Le directeur souligne que le vignoble est indemne de pourriture, mais qu’avec le tournant météo de la semaine, la situation pourrait évoluer rapidement.
En Val de Loire, les premiers bans des vendanges se sont ouverts pour les crémants, chardonnay et sauvignon blanc ce 30 août. Avec globalement deux semaines d’avance sur les maturités classiques, la récolte commence actuellement pour les blancs et devrait s’étendre aux rouges à la fin du mois (les premiers cabernets devraient être récoltés le 25 septembre). « Les maturités sont parties très vite, mais il faut faire attention au changement de temps. Les températures ont diminué et l’humidité augmente » précise Charlotte Mandroux. La technicienne ajoute que cette avance de deux semaines ne se retrouve pas sur les parcelles gelées, où c’est l’hétérogénéité qui prime. « Attention à l’ordre des vendanges, ce ne sera pas forcément l’ordre habituel des parcelles » conclut-elle.