L’impact du gel est vraiment confirmé », déplore Gilles Neusch, le directeur adjoint du Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (Civa). En effet la récolte 2017 en Alsace s’annonce faible. Selon les estimations réalisées par l’interprofession*, elle s’élèverait à 855 000 hectolitres de vin. « C’est un chiffre à prendre avec précaution. Il peut encore évoluer en fonction des conditions climatiques à venir », prévient toutefois Gilles Neusch. Tous les cépages et tous les secteurs du vignoble vont manquer de volume.
La première cause de ce déficit reste sans conteste le gel qui a sévit dans la nuit du 20 au 21 avril et où la température est descendue jusque -6 °C . Un fléau qui a impacté 4 500 hectares. À cela s’ajoute les mauvaises conditions du millésime 2016. Au moment de la floraison, la météo n’était pas favorable (manque de luminosité et température déficitaire), ce qui a engendré une mauvaise initiation florale. De plus avec l’étalement des vendanges et la chute précoce des feuilles, la mise en réserve ne s’est pas faite correctement.
Dernier facteur explicatif : les maladies du bois qui rendent une partie du vignoble improductif. « A cause d’elles, on perd 14 % des pieds. Cela joue aussi sur la baisse des volumes », note Gilles Neusch.
Seule chose qui lui redonne le sourire : le vignoble est très sain, le temps chaud et sec n’ayant pas permis au mildiou et à l’oïdium de se développer.
Si tout se passe bien, les viticulteurs pourraient donner les premiers coups de sécateurs fin août, début septembre.
* : Estimation réalisée en lien avec l’Association des Viticulteurs d'Alsace (AVA), l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), la Chambre d’Agriculture et l’Établissement Public Local d'Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole (EPLEFPA).