quot;Avec 83 % de vote pour, le résultat est net. Notre vignoble est l'un des premiers à intégrer des mesures agroenvironnementales dans son cahier des charges. C'est une belle prise de conscience des attentes sociétales" se réjouit Stéphane Dupuch, le président du syndicat viticole de l'Entre-deux-Mers, qui était réuni en assemblée générale ce 29 juin. Emboîtant le pas aux quatre appellations de Saint-Émilion (Lussac, Puisseguin, Saint-Émilion et Saint-Émilion Grand Cru) le cœur du vignoble girondin imposera à ses adhérents d'être engagés dans une démarche environnementale. Effective dès la récolte 2020, cette obligation se concrétisera d’abord par un audit des pratiques, dans l'une des certifications officiellement reconnues par le ministère de l'Agriculture : AgriConfiance, AREA, Terra Vitis... Liste qui inclue également les viticultures biologiques et en biodynamie.
À noter que la commission environnementale du syndicat de l'Entre-deux-Mers doit encore fixer un échéancier pour le passage à une certification (pour l'instant envisagée en 2022-2023). "Il ne s'agit pas simplement d'une nouvelle mesure inscrite dans le cahier des charges. Nous misons sur l'accompagnement, le plus important est d'aider nos adhérents à voir qu'ils sont à la porte de la certification, et de les aider à y entrer" souligne Stéphane Dupuch, qui mise autant sur l’éducation que l’effet d’entraînement pour faciliter la transition. En pratique, des groupes de dix viticulteurs seraient formés pour faciliter les engagements individuels.


"Le niveau 1 représente la base légale, vous y êtes tous. Le niveau 2 est une obligation de moyens. La plupart des exploitations sont déjà au niveau de conformité, ou en voie de l'être" rassure l'animateur environnemental Thierry Audier. L'expert reconnaît cependant que des difficultés pourront apparaître quant à la gestion des effluents de cave. Mais il préfère souligner les intérêts de la démarche de certification, qui permet autant de communiquer avec une reconnaissance officielle que d'anticiper les évolutions réglementaires.
S'inscrivant dans le cap du 100 % du vignoble sous certification environnementale qui a été fixé par l’interprofession bordelaise l'an dernier, l'Entre-deux-Mers ne s'est cependant pas inspiré des mesures environnementales adoptées en février par le syndicat des Bordeaux. Ces aspirations différentes ne devraient pas perturber les vignerons naviguant entre les deux AOC balaie Stéphane Dupuch : "ils ont déjà l'habitude de gérer deux cahiers des charges différents, avec des densités différentes, etc."
Préparant le prochain Conseil d'Administration du 27 juillet, Stéphane Dupuch a mis sur la table une proposition inédite : demander une cotisation exceptionnelle sur les volumes 2016 de Dépassement du Plafond Limite de Classement (DPLC), qui vont être mobilisés en réaction aux gelées d'avril dernier. "Cette cotisation solidaire permettra au syndicat de palier en partie aux baisses de cotisations attendues en 2017, grâce aux vignerons qui ont la chance d'avoir gardé des DPLC" explique le président du syndicat viticole, qui souligne ces volumes, initialement destinés à la distillation, ne sont pas soumis à cotisation (l'ODG prélevant une cotisation à l'hectare déclaré).