n deux ans, le prix moyen de la bouteille de vin vendue sur le marché anglais a bondi de 3 %, s’établissant à 5,56 livres (soit 6,36 euros/col). Mais le passage, aussi symbolique qu’inédit, du cap des 5,50 £/col est loin d’être une bonne nouvelle pour la filière britannique, qui n’y voit pas une montée en gamme de la consommation, mais un nouveau signe d’une inflation galopante. « Le prix moyen d’un vin a plus augmenté dans les 12 dernières semaines que sur les deux dernières années » s’alarme l’Association anglaise des vins et spiritueux (WSTA).
Contrecoup du Brexit, l’inflation de la livre anglaise a augmenté mécaniquement les coûts d’importation. Le taux de change défavorable poussant les distributeurs à tenter de négocier des prix auprès de leurs fournisseurs, notamment français. Ce qui a souvent reçu une fin de non-recevoir. Comme l’assument par exemple les champagnes Nicolas Feuillatte.


Mais le pire est encore à venir prévient la WSTA, alors que la hausse de 3,9 % des taxes sur les boissons alcoolisées votée en mars dernier n’est pas encore prise en compte dans les dernières statistiques. Ce qui représenterait une hausse de 8 pences au prix moyen (à 5,64 £/col, soit 6,46 €/col).
Entre la faiblesse de la livre depuis l’annonce du Brexit et cette hausse fiscale, le prix des vins n’est pas près de baisser alerte la WSTA. « Malheureusement pour la filière et les consommateurs britanniques, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un effet d’ajustement temporaire, mais plutôt d’une hausse durable du prix des vins » conclut Miles Beale, le directeur de la WSTA.