Stéphane Roy
« Il ne faut pas être fermés aux seuls intérêts de la viticulture »

Le président sortant de l'Union générale des viticulteurs de l'AOC Cognac fait le point sur son expérience et insiste sur la place incontournable de la production.
« Les mentalités ont changé. Avant, les viticulteurs charentais pouvaient penser que c’était le négoce qui contrôlait Cognac. Mais la viticulture a démontré qu'elle assure le co-leadership de la filière » se félicite Stéphane Roy, le président sortant de l’Union générale des viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC). Ne se représentant pas à sa succession, le vigneron charentais veut pour preuve de cette gestion en bonne intelligence la mise en place réussie du Business Plan (il est vrai aidée par des marchés porteurs).
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« L’UGVC est capable de peser sur les discussions et de représenter le vignoble » estime donc Stéphane Roy. Même si l’élu reconnaît que les positions de son syndicat sur certains pans du Business Plan ne sont pas toujours bien passées avec sa base. « Nous avons pris des décisions courageuses, qui n’étaient pas toujours en phase avec les viticulteurs. Les rendements ont pu sembler trop hauts, mais nous avons tracé un cap de long terme » plaide-t-il. Soulignant que lorsque le négoce se plaignait de manque d’eaux-de-vie, la production a su dire non aux hausses de contingents de nouvelles autorisations de plantation.
« Notre logique est de prendre les décisions permettant d’assurer la pérennité de la filière dans son ensemble » revendique Stéphane Roy, entre tempérance et ouverture. « Il ne faut pas être fermé aux seuls intérêts de la viticulture. À chaque fois que le vignoble l’a fait, il y a eu une crise. Pour préserver la filière, il faut être ouvert. »
En forme de conseils à son successeur (qui sera élu le premier juin, après l’élection du nouveau conseil d’administration ce 24 mai), ces indications sont assorties de sujets prioritaires : le développement durable, la finalisation du statut de vignoble apte à la production d'eaux-de-vie sous indication géographique et le développement d’une assurance récolte spécifique à Cognac.