Millésime 2016

« Attention aux teneurs en hexanal pour les vins de distillation à Cognac »

n 2016, « l’année climatique a été particulière. Elle conduit à l’obtention de vins ayant des défauts » rapporte sans fard Christophe Valtaud, le nouveau maître de chai des cognacs Martell. Ce 9 décembre, à l’occasion de l’assemblée générale de la SICA UVPC, l’expert alertait les apporteurs sur les profils inhabituels de leurs vins de distillation. D’après les analyses qu’il a rassemblées, Christophe Valtaud rapporte des teneurs supérieures aux moyennes en hexanal, cis-3 hexénol et TDBN (1,1,6-triméthyl-1,2-dihydronaphthalène), ce qui le pousse à conseiller aux livreurs de se rapprocher au plus vite de leurs techniciens de distillation (notamment si les teneurs en hexanal restent élevées après la fermentation malolactique).
 

Aléas œnologiques

Dans ces conditions particulières, « il est important de surveiller la conservation de vos vins » préconise Christophe Valtaud, qui conseille de réaliser une batterie d’analyses, de veiller à l’ouillage des cuves… Et dans le cas de fortes teneurs en éthanal, de prélever plus de volume de tête sur les bonnes chauffes. D’après ses premières dégustations d’eaux-de-vie, le maître de chai les juge « fines et de qualité correcte, avec des arômes fruités, mais une certaine verdeur issue de ces défauts ».

Il faut dire qu’a Cognac, ce dernier millésime s’est résumé à une succession d’aléas climatiques (du gel à l’échaudage, en passant par la grêle et la sécheresse). D’après les premières déclarations de récolte du Bureau National Interprofessionnel de Cognac, le rendement annuel s’élèverait à 10,43 hectolitres d’alcool pur par hectare (quand le plafond annuel a été fixé à 11,02 hl AP/ha).