crasant toutes les oppositions politiques, la réussite du texte de loi unique pour le vin (ou « testo unico del vino ») enivre le vignoble italien. Adopté ce 21 septembre par la chambre des députés (ou Camera dei deputati), le texte doit désormais être étudié par le Sénat (ou Senato della Repubblica). Une formalité selon ses défenseurs, de tous bords, qui plaident pour une simplification administrative au bénéfice d’une filière ayant réalisé un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros l’an passé (dont 5,4 milliards à l’export).
Reposant sur 90 articles, le projet de loi réunit l’ensemble de la législation jusque-là disséminée dans la réglementation italienne. Souvent avec redondance, parfois même en conflit. Dans le « testo unico », il est aussi bien question de la protection des indications géographiques et des règles d’étiquetage, que du régime de sanctions et de l’usage des mentions traditionnelles. Cette rationalisation est également l’occasion d’une mise à jour, avec la prise en compte des nouvelles technologies dans la prévention de la contrefaçon ou la mise en place de protections supplémentaires au bénéfice des « vignobles héroïques ou historiques ».
Le vignoble transalpin ne s’en cache pas, cette loi est le résultat d’un intense travail de lobbying, « qui a duré des années et impliqué tous les groupes parlementaires et toutes les organisations du secteur. Tous unis par la volonté de simplifier, d'innover et d'améliorer ce segment stratégique pour le made in Italy » précise un communiqué commun à l’ensemble de la filière viticole. Les représentants du vignoble y affirment « avec fierté que notre pays pourrait bientôt être le premier d’Europe à disposer d’un tel instrument, unique et en mesure de donner une plus grande compétitivité à nos entreprises ».
Ne reste plus qu’au Sénat d’adopter rapidement l’intégralité du texte. Sans faire la moindre modification espère Antonio Rallo, le nouveau président de l’Union Italienne des Vin (UIV) : « la filière a longtemps appelé de ses vœux un examen complet de la réglementation pour éliminer les chevauchements et les contradictions, tout en assurant des contrôles et une traçabilité efficaces. Le texte répond à ces attentes. » Même satisfecit du côté du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Maurizio Martina, estimant qu’« avec cette mesure, nous renforçons le vin italien et le mettons à l’avant-garde européenne. Ce texte unique donne de nouveaux instruments de précision à la filière. »