e janvier à juin 2016, la France a exporté 3,5 milliards d’euros de vins (+0,2 % par rapport au premier semestre 2014). Si le chiffre d’affaires reste stable, les volumes sont de nouveau en retrait significatif (-2 %). Ce qui implique une nouvelle valorisation record, mais une présence sur les marchés qui ne cesse de rétrécir.


Une tendance « conforme aux attentes » résume la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France (FEVS). Si les vins tranquilles accusent le coup (- 2 % à 2,4 milliards €, « pénalisés par un recul des volumes commercialisés pour la quatrième année consécutive »), les vins effervescents affichent une croissance soutenue (+ 4 %, 1,1 milliard €). Pour les bulles françaises, les volumes sont en hausse de 2 % (quand les vins tranquilles chutent de 3 %).
« Face à nos concurrents, la faiblesse récurrente des disponibilités, en particulier pour les vins, menace la compétitivité de nos entreprises. Ainsi que notre capacité à maintenir cette dynamique sur le moyen et long terme » prévient Christophe Navarre, le président de la FEVS*.
Une alerte confirmée par les performances de l’Italie à l’export (mais pas par l'Espagne, voir encadré). Les développements en volume sont en effet autant de parts de marché consolidées. Sur les six premiers mois de l’année, le vignoble transalpin a exporté 9,8 millions d’hectolitres de vins pour 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit +1 et +3 % rapporte l’Institut National des Statistiques). Les meilleures performances sont de nouveau réalisées par les vins mousseux, portés par les proseccos : +23 % en volume et valeur (à 1,4 million hl, pour 500 millions €). Et si les vins tranquilles embouteillés sont en repli (-5 % à 5,7 millions hl), ceux expédiés en vrac sont en hausse (+4 % à 2,7 millions hl).
* : Qui prépare au passage les arguments du négoce pour accroître le potentiel de production national (sujet qui sera débattu lors de la prochaine rencontre avec le ministre de l’Agriculture).
Sur la même période, les exportations ibériques se sont élevées à 11,2 millions hl pour 1,2 milliard d’euros (-5 et +3 % selon l’Observatoire Espagnol du Marché du Vin). Cette valorisation est liée à la diminution des expéditions en vrac (-9 % en volume, à 6,6 millions hl, -5 % en valeur à 250 millions €), tandis que les vins embouteillés se consolident (stables à 4,6 millions hl, +4 % à 780 millions €). « Ce sont les vins à dénominations, et surtout les vins effervescents comme les Cavas, qui sont le moteur de l'augmentation en valeur » précise l’OeMV.