es macérations de caviar d’Aquitaine, de pêche de vigne, de poivre de Jamaïque, d’écorces d’orange et de citron… Les ingrédients du gin Thompson’s sont pour le moins étonnants : « dans nos essais de recette, on avait aussi essayé le piment d’Espelette et la laitue de mer » se souvient, amusé, Simon Thompson, consultant en marketing qui a lancé sa marque de spiritueux. Mais le principal ingrédient de sa recette reste un alcool vinique. « On ne le présente pas souvent comme ça, mais la base du gin est la vodka » glisse malicieusement Simon Thompson, qui a donc utilisé comme base une vodka, qu’il produit depuis 2014 avec la distillerie viticole du Blayais*.
Mais à Bordeaux, un alcool à base de vin serait finalement le plus déroutant des ingrédients. « Dans la culture vigneronne, la distillation est perçue comme le dernier recours avant de jeter le vin à l’égout. Ce n’est pas dans les moeurs, mais il y a un renouveau du distillat » dédramatise Simon Thompson, qui revendique « être né du côté distillé de la barrière ».
Produisant des petites quantités (ou small batch), la maison Thompson’s se développe sur les marchés export : Royaume-Uni, Belgique, Allemagne… « Sur ces marchés, on reste sur la lancée d’une folie du gin. En France, il y a le phénomène du rhum, mais, pour l’instant, on ne voit que les prémices d’un intérêt pour le gin » estime Simon Thompson, qui part justement à la recherche distributeur lors du salon France Quintessence, qui se tient aujourd’hui pour les professionnels (Pavillon Ledoyen, Paris VIII).
Cet été, la maison Thompson vient d’embouteiller 4 700 bouteilles de gin, commercialisées 39 € TTC. En 2015, sa commercialisation totale était de 15 000 cols de spiritueux : gin, vodka, scotch whiskies en Sauternes finish… Et fine de Bordeaux. Simon Thompson fait en effet partie des promoteurs de cette indication géographique. « Le domaine viticole de Bordeaux est archiconnu, c’est un nom magique qu’il paraît intéressant d’associer avec une eau-de-vie » estime-t-il.
* : Il s’agit d’une double distillation, montant le degré d’un vin à 8 degrés d’alcool à 94 puis 96°.alc. Au final, l’alcool vinique représente 37 % du volume du gin.